Aurélien et la douceur de vivre

Aurélien, bientôt 3 ans, décroche une toute petite sorcière rigolote en tissu qui est suspendue au salon, et l’examine.
– Elle est jolie!
– Oui! Et tu as vu, elle est sur son balai volant!
Il regarde de plus près et demande:
– C’est quoi un balai volant?
– Je vais te montrer!

Je prends ma tablette et fais une recherche rapide… puis je lance le générique de « Ma Sorcière bien-aimée », feuilleton qui a enchanté mon enfance.
Fasciné par cette petite nana qui arrive sur son balai magique, qui remue son nez et se transforme en chat, le petit relance la courte vidéo une bonne dizaine de fois avant de passer autre chose.
Puis il me regarde et me demande:
– Mamitine? Fais ding ding avec ton nez!
Caramba… j’ai atteint mes limites…

******

Dans la soirée, il prend sa guitare jouet et vient se caler contre moi dans le canapé.
But de l’opération: il « joue » et nous inventons tous les trois des chansons sur tout ce que nous voyons au salon.
C’est extrêmement drôle, paisible, joyeux.
Une petite perle de bonheur.
Quand nous avons terminé, il pose sa guitare et me dit:
– Quand je serai grand, je pourrai jouer avec la petite guitare en bois!
Il parle de mon petit yukulele qui l’attire mais dont je lui ai expliqué qu’il était trop fragile pour être confié à des mains d’enfant…

******

Salle de bain.
Il est l’heure de se brosser les dents.
Je lui tends la brosse et il me lance:
– C’est toi qui mets le dentifrice!
Quel honneur!
Je m’applique à poser une belle ligne de dentifrice qu’il contemple d’un air déconfit:
Mamitine… c’est « cro »!
– Comment ça, c’est trop?
– Oui, regarde: il faut mettre ici, jusque là.

Je regarde attentivement ce qu’il me montre.
En clair, il faut commencer à trois poils du début de la brosse et finir à trois poils avant la fin.
– Bon. Je ferai mieux la prochaine fois.
– T’en fais pas, Mamitine… tu vas grandir!

*****

Papyno est installé dans son fauteuil et a posé ses jambes sur un pouf.
Ce qui fait que, au bout des jambes,  Aurélien peut contempler ses pieds, parfaitement assortis à sa taille… c’est-à-dire immenses.
De plus, il a conservé ses chaussures, ce qui les rend plus impressionnants encore.
Très admiratif, le petit les regarde, puis regarde les siens, chaussés de sandalettes.
Je ne peux pas m’empêcher de sourire:
– Ah oui… tu as des plus petits pieds que lui…
Il prend sa jambe dans sa main pour mieux voir, et avoue:
– Oui… Mais juste un peu!

Martine Bernier

par

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *