Lorsque l’on écrit beaucoup, il n’est pas rare de devoir changer de clavier d’ordinateur.
J’en ai usé une quantité impressionnante au fil des années, et, voyant que celui que j’utilise actuellement commençait à donner des signes de faiblesse, j’ai compris qu’il était temps d’en commander un autre, en prévision du jour où il rendrait l’âme.
C’est alors que, comme tous les utilisateurs de Mac utilisant ce genre d’accessoire, j’ai eu un choc.
Les claviers Apple étaient désormais mis en vente trois fois plus chers qu’ils ne l’étaient jusqu’ici.
J’ai grogné, renâclé… mais j’ai finalement dû me plier à cette nouvelle exigence.
Le fameux clavier a mis plus d’un mois à arriver.
Cette semaine enfin, un livreur a apporté l’objet en question.
Je m’attendais à déballer un clavier en or… mais non.
Il était en tout point identique au précédent, voir un tout petit peu plus petit.
Mais il a une botte secrète: une fois qu’il a été reconnu par l’ordinateur auquel il est associé, il fonctionne sans fil, en bluetooth.
Ce n’est évidemment pas la première fois que j’utilise un clavier sans fil, mais j’avais abandonné leur usage depuis pas mal de temps déjà.
Je trouvais trop contraignant de devoir les nourrir en piles.
Or celui-ci n’en a pas besoin…
Après l’avoir installé, j’ai commencé à écrire, rapidement dérangée par le chat qui semble estimer qu’aucun endroit dans la maison n’est plus confortable que l’espace entre mon clavier et l’écran pour faire sa sieste.
Il peut regarder pendant des heures (comme il le fait en ce moment d’ailleurs) les lettres s’afficher à l’écran au fur et à mesure de la frappe.
Je lui ai longuement expliqué qu’il ne fallait pas se vautrer sur le clavier.
Pomme à côté de moi dans son panier, le chat devant moi… le tableau était presque idyllique lorsque Pomme est partie en aboyant vers le hall d’entrée.
Pensant que l’on avait sonné, je l’ai suivie.
Lorsque je suis revenue, j’ai jeté un oeil à l’écran pour relire mes dernières lignes et j’ai découvert l’équivalent d’une page A4 recouverte de signes cabalistiques.
Chachat s’était découvert une vocation d’écrivain pendant mon absence…
Martine Bernier