Après plusieurs péripéties, nous avons finalement accueilli l’un des chats de ma belle-fille pour une escale au Grand Nid.
Nashville (que personne n’appelle ainsi, d’ailleurs) est un splendide maine-coon noir de 6 mois, avec de ravissants plumets aux oreilles et une personnalité irrésistible.
Lorsque nous recevons des chats en visite, ce qui a été le cas à quelques reprises par le passé, il leur faut un petit temps d’adaptation pour s’habituer aux attentions joyeuses de Pomme, toujours ravie de les rencontrer.
Le plus souvent, ils se perchent en hauteur pour se mettre hors de sa portée, passent en courant lorsque la voie est livre, puis finissent par jouer avec elle à leur manière.
Cette fois, au bout de quelques minutes à peine, notre hôte a pris la situation en main. Il a semble-t-il vite compris que Pomme n’était pas agressive à son égard (ni vis-à-vis de qui que ce soit, d’ailleurs!) mais a tenu à lui faire comprendre qu’il serait un convive au caractère affirmé.
Il ne fuit pas devant elle, ne se cache pas, l’affronte sur son propre terrain, en douceur.
Pomme est au comble du bonheur.
Quant à Nashville, il semble très curieux de ce nouvel endroit où il se trouve.
Il visite la maison de haut en bas et de bas en haut, Pomme sur les talons. Comme d’habitude, mon Mogwaï monte et descend les escaliers et galope dans la maison à grand renfort de bruits de cavalcades rappelant les charges de la Brigade Légère.
Son nouveau copain, lui, glisse silencieusement sur ses coussinets, me suit comme une ombre à travers les pièces où je m’installe, fait tomber un livre par-ci, un objet par là, me regarde longuement, passe beaucoup de temps à se faire caresser en ronronnant, joue avec l’eau de l’écuelle de Pomme, séduit mon Capitaine…
Les premières heures, comme je ne voulais pas le brusquer, je me contentais de lui parler, sans essayer de le toucher.
Il semblait écouter attentivement.
C’est lui qui a fait le premier pas et qui est venu s’installer sur mes genoux lorsqu’il en a eu envie.
Sous l’oeil bienveillant de mon Capitaine, entre ma fidèle petite Pomme et ce sphinx amical, je découvre un avant-goût du paradis!
Depuis, mes complices ont pris l’habitude de travailler avec moi. Ce qui, avouons-le, est adorable, mais pas toujours confortable!
Martine Bernier