L’annonce de la vague de froid polaire n’était pas exagérée….
Dès que j’en ai été informée, je me suis inquiétée pour mes poules et ce sujet a été au coeur de nombreuses conversations.
Finalement, c’est à la table du petit-déjeuner, dimanche matin, que la décision a été arrêtée: mes boulettes allaient passer les trois ou quatre nuits glaciales où sont annoncées des températures descendant plus bas encore que -10° dans un carton bien paillé et bien protégé placé dans la véranda… qui, alors qu’elle est bien close, n’est pas complètement terminée.
Dimanche, en début de soirée, mon Capitaine et moi nous sommes rendus au poulailler où je venais de faire rentrer les Quatre Grâces.
Une à une, elles ont pris place dans la caisse puis ont été transportées avec précaution dans la véranda
La caisse a été calfeutrée avec une couverture, laissant juste des ouvertures pour laisser l’air circuler.
Le lendemain, au petit matin, j’étais dans la véranda avec Pomme pour vérifier l’état de mes poules.
Lorsque je me suis annoncée, comme je le fais avant d’ouvrir la porte du poulailler le matin, elles ont caqueté doucement.
J’ai ouvert la caisse délicatement…
Elles étaient blotties les unes contre les autres, très calmes.
Apparemment, la nuit avait été bonne.
J’ai attendu que le soleil soit levé pour transporter la caisse dans l’enclos et pour libérer mes poulettes une à une.
Il faisait encore -7°.
De l’eau tiède dans l’abreuvoir, les friandises qu’elles affectionnent dans la mangeoire, une petite conversation matinale réconfortante et la vie a repris son cours… jusqu’au coucher du soleil où elles réintègreront leur dortoir improvisé jusqu’à ce que ce froid sibérien nous quitte.
J’en ai profité pour remettre des boules de graisses et de graines dans les arbres dédiés au nourrissage des oiseaux durant l’hiver et je suis rentrée me mettre au chaud.
En rentrant, je repensais à la scène très drôle qui s’était déroulée au petit-déjeuner, dimanche matin.
J’avais montré à Aurélien, 3 ans, le dessin humoristique que m’avait envoyé son papa.
Je l’avais publié sur Ecriplume: il montrait des poules regardant avec effroi un poulet rôtir dans le four.
Humour noir.
Le petit avait lancé à son Papyno, installé en face de lui:
– On ne mangera jamais les poules de Mamitine!
Ce que j’avais abondamment approuvé.
Mais mon Capitaine, malicieux, avait rétorqué:
– Vous mangez bien du poulet!
Aurélien et moi avons échangé un regard navré.
Les sourcils froncés, il ne savait visiblement pas quoi répondre.
Je suis donc venue à son secours:
– Nous ne mangeons pas de poules. Nous mangeons juste les poulets. Et si possible les vieux coqs très méchants avec les autres!
– Oui! Pas de poules! Et pas les poules de Mamitine!
La cause est entendue.
Martine Bernier