Il faut vivre avec nous pour réaliser à quel point Pomme est une petite chienne spéciale.
Cette semaine en a une fois de plus apporté la preuve, alors que nous avons reçu des amis et de la famille pratiquement chaque jour.
A chaque fois qu’elle me voit préparer la chambre d’amis, Pomme sait que nous allons avoir de la visite.
Elle me laisse m’occuper de l’intendance, mais fait des aller et retours constant de la maison à la véranda pour guetter une éventuelle voiture sur le chemin du jardin ou devant la maison.
Mardi, c’est donc elle qui, la première, a su que nos amis de Chiboz étaient arrivés, me prévenant d’un « wouaf » strident avant de filer les accueillir.
Durant tout leur séjour, elle les a entourés de toutes les attentions, distribuant des bisous de jeune fille de bonne famille,exclusivement sur demande histoire de ne pas s’imposer.
Le matin, elle filait renifler derrière la porte de leur chambre pour vérifier s’ils étaient réveillés, entrait discrètement dans la chambre si la porte était ouverte pour les bisouiller discrètement…
Elle a ensuite passé le week-end à offrir de la tendresse à deux membres de notre famille qu’elle aime autant que nous, et qu’elle entoure de toutes les attentions lorsqu’ils viennent nous voir.
Mais le moment le plus drôle de la semaine a sans conteste eu lieu à notre retour à la maison avec nos amis de Chiboz après avoir effectué une visite touristique et avoir déjeuné au restaurant.
La chaleur était telle qu’il était évidemment exclu de prendre Pomme avec nous et de la laisser dans la voiture durant la visite.
Nous l’avons donc laissée à contrecoeur à la maison où elle était dans les meilleures conditions possibles, bien au frais, en attendant notre retour.
Les rares fois où nous la laissons seule, il n’y a jamais de problème.
Sauf que cette fois…
Lorsque j’ai ouvert la porte, je me suis inquiétée tout de suite.
Elle n’est pas arrivée en courant comme elle le fait d’habitude…
Je l’ai appelée et… j’ai entendu des petits pas précipités dans l’escalier.
Après les retrouvailles classiques, je suis montée à l’étage pour découvrir un creux significatif sur le duvet de mon lit.
Elle avait profité de notre absence pour aller faire une sieste dans l’endroit qu’elle considère comme le plus douillet…
Je suis redescendue, amusée.
Mais en entrant dans le salon, j’ai senti une odeur suspecte.
Nous en avons tous cherché la cause et… la Dame de Chiboz a découvert l’objet du délit derrière un fauteuil.
Ce qui m’a fait mollement réagir:
– Oh! Pomme! Qu’est-ce que tu as fait, là?!
Il est très rare que mon Mogwaï s’oublie dans un coin.
Sans doute l’avions-nous laissée trop longtemps.
J’ai donc fait une remarque juste pour le principe… sachant qu’elle sait que ce qu’elle a fait est mal, et que si elle s’est laissée aller, c’est qu’elle n’avait pas le choix.
Elle a d’ailleurs filé rapidement, très gênée, voire mortifiée d’avoir fauté.
J’ai ramassé l’objet du délit, m’en suis débarrassé et ai nettoyé soigneusement les lieux.
Quelques instants plus tard, Pomme revenait dans la pièce.
Reniflant délicatement du côté de l’endroit stratégique où elle s’était oubliée et que je venais de nettoyer, elle a pris un air dégoûté, m’a jeté un regard de reproche et a tourné les talons.
Le monde à l’envers!
Martine Bernier