Après plusieurs semaines passées à tenter de ramener ma poule naine Chine à la raison, j’ai fini par trouver par moi-même comment l’aider à comprendre qu’elle n’avait rien à couver et qu’il fallait qu’elle dépasse ses envies de maternage.
Pourquoi?
Parce j’ai toujours voulu avoir un nombre très limité de poules pour leur offrir des conditions de vie confortables, dans beaucoup d’espace.
Pas question d’augmenter mon « cheptel », ou de risquer d’avoir un coq peu scrupuleux à l’idée de réveiller le voisinage chaque matin à l’aube.
Donc: la communauté des Boulettes restera à quatre membres.
Aucune de solutions testées sur Chine qui couvait dans le vide depuis de semaines ne fonctionnait.
J’ai donc décidé de prendre le problème à l’envers.
En début de semaine dernière, j’ai fermé le poulailler où elle courait se réfugier dès que j’avais le dos tourné et où elle restait calfeutrée, empêchant les autres de pondre.
Je lui en ai interdit l’entrée, ne l’autorisant qu’aux poules qui souhaitaient pondre.
Je leur ouvrais la porte, la condamnait pour que Chine ne puisse pas y pénétrer, et retournais libérer mes petites pondeuses dès qu’elles m’appelaient.
Méthode exigeante mais efficace.
Doucement, Chine a repris goût à la vie extérieure, a recommencé à se nourrir correctement, à explorer le jardin… bref, elle est revenue à la normale.
La situation n’était pas encore réglée lorsque j’ai réalisé un matin que Praline n’avait pas bougé du pondoir après un jour et une nuit d’attente.
En l’approchant, j’ai entendu qu’elle faisait ce bruit très caractéristique que font les poules couveuses.
Horreur!!!
La malédiction avait encore frappé!
Alors que Chine retrouvait la raison, Praline perdait la sienne!
Seulement cette fois, pas question de réagir comme je l’ai fait la première fois.
Finis les petits-déjeuners au lit pour mes gallinacés décidés à se laisser mourir de faim pour mettre au monde un poussin fantôme.
J’ai fait sortir les Quatre Grâces, y compris Praline pourtant bien décidée à ne pas quitter son home sweet home.
Puis j’ai nourri la joyeuse bande, ai nettoyé le poulailler et l’ai fermé.
Lorsque Kaki a voulu y entrer pour pondre, je lui ai ouvert la porte et ai refermé derrière elle la porte extérieure de l’enclos, grillagée, pour qu’elle ne soit pas vraiment enfermée.
J’ai parachevé mon oeuvre en plaçant une chaise dans l’entrée séparant l’enclos du jardin.
Le tour était joué.
Depuis, chaque jour se passe ainsi.
Praline couve vainement, mais à ciel ouvert, ce qui devrait l’aider à retrouver ses esprits sans être séparée de ses copines.
Et j’ai l’espoir que cet épisode passera plus rapidement pour elle que pour son inséparable Chine.
Martine Bernier