100 ans, ce n’est rien en regard de l’Histoire du monde…
C’était hier…
Ce dimanche, mon Capitaine a revêtu son uniforme pour participer à la cérémonie du 11 novembre.
Nous y sommes allés en famille, mêlant trois générations.
Ce moment est toujours grave, et plus encore aujourd’hui où était célébré le centième anniversaire de l’Armistice de 14-18.
Impossible de ne pas être bouleversés par le drame vécu par toutes ces familles séparées, brisées, par l’horreur vécue.
J’écoute la lecture des noms inscrits sur le monument au mort.
Cette année, l’un d’eux m’interpelle particulièrement: celui d’Auguste Mougey, jeune instituteur tombé au Front, dont j’ai reconstitué l’histoire.
Je pense à lui, à eux, à mon grand-père paternel…
Eya, 7 ans, a eu un cours d’Histoire sur le sujet à l’école.
Elle a écouté ce qui lui a été expliqué, a vu des photos terribles qui l’ont marquée.
Petit sourire dans ce contexte grave: elle a expliqué à sa maîtresse que son papy a participé à cette guerre.
Légère confusion de dates et de lieux!
Pourtant, ce dimanche, la petite Eya ne rit plus…
Elle qui n’a jamais vu son papy en uniforme est impressionnée.
Elle sait aujourd’hui qu’il a été militaire, se fait expliquer la signification de toutes les médailles qu’il porte.
Mais juste après la cérémonie, après qu’elle ait chanté la Marseillaise avec les enfants du village, elle pleure.
Je me penche vers elle:
– Ma puce… pourquoi pleures-tu?
– Parce que… il y a tellement de gens qui sont morts… c’est tellement triste…
J’ai échangé un regard avec sa maman, ma belle-fille.
Nous avions le coeur brisé.
Comment trouver les mots?
Eya sait désormais ce qu’est la guerre.
J’aimerais tellement que nous vivions dans un monde où cette notion soit inconnue…
Martine Bernier