J’aurais exceptionnellement aimé me lever un peu plus tard que d’habitude, ce dimanche matin… mais Pomme en avait décidé autrement.
Les soupirs qu’elle poussait dans le noir du petit matin ont fini par me convaincre d’allumer, ce qui a eu pour effet de la précipiter hors de son panier puis hors de la chambre.
Dès cet instant, elle n’a plus eu qu’un seul but: me convaincre qu’il était urgentissime de la laisser sortir.
A ma question:
– Tu permets quand même que j’aille prendre ma douche?
Elle a détourné la tête et, contrairement à ses habitudes, a dévalé les escaliers d’un pas décidé… alors qu’elle ne descend jamais sans moi.
J’en ai conclu que je ne devais pas traîner.
Quelques instants plus tard, je la rejoignais au rez-de chaussée.
J’espérais avoir le temps d’ouvrir les stores de la maison avant de l’emmener avec moi dans la véranda d’où je m’équipe pour aller voir les poules.
Mais non.
Elle s’est précipitée dans mon bureau, s’est assise devant la porte-fenêtre.
Je n’ai pas eu d’autre choix que de monter le store et d’ouvrir la porte pour que mon Mogwaï puisse sortir.
C’est là que j’ai compris.
La neige…
Elle a couru comme un jeune chien fou, oubliant au passage qu’elle est une digne demoiselle de 9 ans… ce qui n’est pas rien.
Tandis que je terminais mes tâches matinales, j’ai vu rentrer ma bichonne havanaise, hirsute.
Vérifiant que je la suivais, elle a couru vers « sa » commode pour m’expliquer qu’elle voulait sa récompense du matin.
Avec elle se terminait le premier acte de mon début de journée.
Le deuxième consistait à me rendre chez mes poules.
Depuis que le poulailler est tempéré la nuit, elles sont beaucoup plus vives, le matin.
Sauf que là…
Mes gestes sont sensiblement les mêmes chaque matin: une caresse pour chacune et un petit examen visuel pour vérifier qu’elles vont bien, puis remplissage des mangeoires et changement de l’eau.
Ce n’est qu’une fois qu’elles sont toutes dehors que je procède au nettoyage des lieux.
Mais ce dimanche, leur enthousiasme à l’idée de sortir a été clairement refroidi lorsqu’elles ont réalisé qu’il avait neigé.
Pas une d’entre elles n’a voulu dépasser le porche de leur maisonnette.
Une demi-heure plus tard, à ma visite suivante, rien n’avait changé.
C’était donc à moi de m’adapter pour leur offrir la meilleure des journées… dans la mesure du possible.
Nettoyage sommaire avec sept poules autour de moi, nourriture abondante, et bien sûr libre accès au poulailler et à leurs deux enclos pour le cas où elles changeraient d’avis.
Mais non… elles n’aiment décidément pas l’hiver…
Martine Péters (Bernier)