Dimanche matin.
Après une nuit compliquée au cours de laquelle je n’ai pas été au sommet de ma forme, je me lève très fatiguée.
Il est tôt, mais comme la veille, Aurélien, 4 ans, m’attend derrière la porte de la salle de bain, prêt à débuter une « super journée ».
Au salon où nous allons nous asseoir, il m’annonce qu’il veut que j’aille jouer au foot avec lui.
– Tu sais, j’ai été malade cette nuit et je ne suis pas encore en grande forme ce matin.
– Malade?!?
– Oui. Ca va aller mieux, mais je ne suis pas encore tout à fait au top.
Il grimpe sur le canapé, pose sa main sur mon front d’un air sérieux et me dit:
– Je sens que ça va aller mieux!
Après le petit-déjeuner, il repasse à l’attaque:
– Mamitine, tu viens jouer au foot?
Le hic, c’est que ses prédictions médicales ne sont pas encore tout à fait au point et que je suis toujours vacillante.
Et là, j’ai une idée:
– Attends… je vais te montrer la différence qu’il y a entre toi et moi…
Je prends ma tablette et je dessine un pot fumant:
– Ca, tu vois, c’est le pot d’énergie d’Aurélien. Il pétille dans tous les sens!
Je dessine ensuite un autre pot, beaucoup plus petit à côté:
– … et ça, c’est le pot d’énergie de Mamitine et celui de beaucoup d’autres personnes.
– Mais! Il est beaucoup plus petit!
– C’est ça! Toi, tu es plein d’énergie, en mode super-héros perpétuel, mais nous…. on ne peut pas toujours te suivre!
Il semble avoir compris la démonstration, d’autant plus que je suis soutenue par son papa.
Bien plus tard, alors que nous sommes installés l’un à côté de l’autre, il me dit:
– Mamitine, tu veux bien lever les bras en l’air?
– Heu… Pour quoi faire?
– Ben…. pour voir lequel des deux a les plus longs bras!
Ah oui, évidemment… c’est une évidence, j’aurais dû y penser.
J’obéis, et il accomplit le même mouvement à côté de moi:
– J’ai des petits bras!
– Oui pour le moment ils sont plus petits que les miens. Mais dans quelques années, tu vas me dépasser!
– Pourquoi? Tes bras vont devenir plus petits?
– Non: les tiens vont devenir plus grands! En général, les bras ne raccourcissent pas.
– Ah oui… ce n’est pas comme les pots…
Martine Péters