Lundi midi.
J’arrive à table avec mon dictaphone, annonçant à mon Capitaine que, pendant le repas, je vais l’interroger sur trois sujets et enregistrer nos trois conversations.
Les deux premières portent sur deux livres en cours d’écriture, pour lesquels j’avais besoin de son éclairage.
La troisième est liée à mon sens de l’orientation que je peux qualifier de dramatiquement pitoyable.
Nous sommes installés depuis un an et demi dans la région, et je suis toujours incapable de m’y retrouver.
Même si c’est mon Capitaine qui conduit, j’avais besoin, pour ma quiétude morale, de savoir par où aller pour me rendre dans les endroits les plus courants.
J’ai donc demandé à ma tendre Moitié de me donner les itinéraires pour chacune de ces destinations de la vie quotidienne.
A ma décharge, nous sommes à la campagne, et il y a très peu de points de repère… sans compter le fait que mon chauffeur privé n’emprunte pas forcément toujours le même chemin ce qui a le chic pour m’embrouiller.
Avec une patience d’ange, tout en dégustant ses pâtes relevées d’un filet d’huile d’olive, il m’a détaillé chaque itinéraire.
– Pour aller chez le médecin, on prend à gauche jusqu’au carrefour, puis… etc, etc…
Le lendemain matin, j’ai téléchargé les conversations sur mon ordinateur.
Et j’ai débuté un nouveau petit carnet moleskine dans lequel j’ai noté mot à mot tout ce qui m’a été indiqué.
Prochaine étape: je serai armée de mon petit carnet pour la prochaine sortie!
Martine Péters