C’est le matin, Pomme! Bonjour, ma puce!
Dans son panier placé près du lit, Pomme tourne la tête vers moi et la pose sur le rebord de sa couche pour me regarder sans effort.
Je la caresse, elle me lèche la main puis, une fois que je me suis levée, s’étire de tout son long en cambrant bien son dos.
Sa journée peut commencer.
Un quart d’heure plus tard, je descends au rez-de-chaussée et, connaissant son impatience à voler dans le jardin sans perdre une minute, je la laisse sortir par mon bureau avant d’ouvrir les volets et la véranda.
Quand j’arrive enfin dans la dite véranda où je commence par ouvrir la porte-fenêtre principale, Pomme attend dehors, derrière celle qui donne en direction du poulailler.
Je la lui ouvre, elle entre, passe devant moi et… ressort par l’autre porte pour poursuivre son exploration matinale du jardin!
Elle aurait pu contourner la véranda, mais non!
Je file m’occuper de mes poules, ce qui prend un bon quart d’heure, et je reviens avec les abreuvoirs pour les nettoyer et les remplir.
J’en profite pour appeler Pomme qui, comme à son habitude quand elle est occupée, ne donne pas signe de vie.
Je n’aime pas ne pas l’avoir dans mon champ de vision.
J’ai peur qu’elle ne mange quelque chose qu’elle ne doit pas avaler et que cela la mène une fois encore chez le vétérinaire.
Une fois, deux fois… au troisième appel, elle revient en trottinant regardant à gauche, à droite pour vérifier chaque fleur, chaque pierre.
A peine me jette-t-elle un petit regard poli, l’air de dire: « Ouiiiii? Tu m’as appelée? »
Elle entre dans la véranda puis dans la cuisine et se poste vers son « armoire à nonosses ».
Comme je n’arrive pas, occupée avec mes abreuvoirs, elle me rejoint et m’observe d’un air réprobateur.
– Alors quoi? On m’appelle et, quand je viens, on ne s’occupe pas de moi?
– J’arrive: je vais donner cela aux poules et je te donne ta récompense du matin!
Elle a compris.
Elle m’attend, assise en bouddha à l’entrée de la pièce, puis me précède vers son meuble où je lui donne sa friandise.
Elle court ensuite retrouver le malheureux mouton en peluche qui reste l’un de ses doudous favoris… et qui, vu son état, se serait bien passé de cet honneur!
Elle le jette en l’air, le rattrape au vol, le secoue… bref, la routine d’une vie de pauvre doudou canin.
Entretemps, mon Capitaine nous a rejointes.
Pomme est heureuse… et cela se voit dans chacun de ses gestes.
Elle va boire l’eau de sa gamelle, file sur son coussin, au salon, pour s’essuyer la bouche, revient en courant et multiplie les indices de petit bonheur…
Je rappelle qu’elle aura dix ans cette année…
Et j’espère qu’elle restera en forme et heureuse de vivre le plus longtemps possible…
Martine Péters