L’abeille et l’éléphant

La semaine dernière, alors que la canicule battait son plein, mon Capitaine décide d’aller abreuver les abeilles, au bout du jardin.
– Il faut leur donner de l’eau, j’y vais!
– Mais… enfile au moins un T-Shirt!
– Non, il fait trop chaud.
– Je comprends, mais c’est surtout pour te protéger un minimum si l’envie leur prenait de te piquer…
– Meuh non…. ça ne pique pas une abeille!

Quelques minutes plus tard, il revient vers moi alors que j’étais toujours  avec mes roses:
– Et bien tu avais raison, chérie!
– Tu as été piqué??
– Oui!
– Plusieurs fois?
– Non, non, juste une…
–  Tu as mal?
– Non. Et puis c’est bon pour la santé.
– M’ouais… n’empêche, elles sont ingrates, tes abeilles!
Et lui de s’attendrir:
– Je ne dirais pas à ça… Elles ont eu peur. Elles qui me piquent, c’est un peu comme si je mordais un éléphant!

Samedi matin, au petit-déjeuner, repensant à ses abeilles, mon Capitaine a eu une réaction un peu plus critique à l’égard de ses butineuses:
– Les rosses… elles piquent leur protecteur!

Je serais les abeilles, je me méfierais: les éléphants ont une excellente mémoire.

Martine Péters


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