Les trésors

Samedi.
– Mamitine? J’aimerais bien aller voir tes trésors…
Lesquels? Ceux de la chambre, ceux du bureau ou ceux du secrétaire?
Aurélien, 5 ans, hésite:
– Ceux de ta chambre!
Il y a dans la maison deux ou trois endroits où les enfants ne peuvent pas rentrer en dehors de notre présence, et cette chambre en fait partie.
Les reproductions d’estampes japonaises qui ornent les murs sont l’une des curiosités que le petit aime découvrir.
L’autre étant… le contenu de mes boîtes.
Comme la chambre est grande, nous l’avons « coupée en deux » en installant une grande bibliothèque sans fond qui sépare le coin nuit du coin couture qui semble beaucoup plaire à Aurélien.
Nous nous rendons dans la pièce en question, et je prends une première boîte, ronde et joliment décorée.
Je l’ouvre délicatement sous le regard curieux de mon visiteur qui découvre qu’elle est remplie de….
– Des boutons! 
Des boutons regroupant uniquement des couleurs pastels.
Un ensemble acidulé qu’il s’empresse de regarder de plus près, plongeant sa main dans la boîte.
Je referme cette dernière et il en pointe une autre du doigt, rectangulaire, plus grande, magnifique:
– Et dans celle-là?
Des coupons de tissu… puis, dans une autre encore, des galons, des rubans, etc.
Il regarde ensuite les machines à coudre et me demande à quoi elles servent.
Je lui montre une pochette que j’ai faite pour contenir le petit matériel comme une paire de ciseaux de couture en forme de cigogne.
Il les prend en main et soupire:
– Dis… tu m’apprends à faire de la couture?
Là, maintenant?? 
Ben oui!
– Ecoute, pour moi, la couture, c’est plutôt à la fin de l’automne et en hiver que j’en fais, quand je ne suis plus au jardin. Si tu en as toujours envie, on pourra essayer ensemble.

Oui!!!!
Il réfléchit et me fait remarquer:
C’est dommage… tu ne me gardes pas souvent…
Etonnée, je le regarde:
– C’est vrai que lorsque nous habitions en Suisse, c’était plus facile… Là, c’est un peu loin pour te garder pour une soirée par exemple… Il faudrait que tu puisses venir quelques jours en vacances. Quand tu seras plus grand pour que tu ne sois pas triste sans papa et maman.
– Je ne serai pas triste! Je peux venir bientôt?
– Mais… et si tu pleures?
– Je ne pleurerai pas! Je sais que tu seras là!
– Mais, tu te souviens, quand nous en avions parlé il y a deux ou trois mois, tu m’as dit que tu n’étais pas prêt…
Regard appuyé de Monsieur mon Petit-Fils:
– Mais Mamitine… je n’avais QUE 4 ans! Maintenant, j’en ai 5, je suis beaucoup plus grand!


Martine Péters





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