J’ai toujours eu un grand faible pour les cartables en cuir.
Ils ont une personnalité indéniable qu’aucun sac d’école en plastique ne réussit à approcher…
Il y a une bonne vingtaine d’années, j’ai décidé que j’allais m’en offrir un qui m’accompagnerait dans mon travail.
Et j’ai acheté… celui-ci.
Les premières années, il était presque trop parfait pour me convenir.
Cuir impeccable, pas une ride, un teint de jouvenceau… il en était presque complexant, le bougre!
Et il a commencé à m’accompagner…
Au bout de quelques années, il s’était aguerri, avait pris de la personnalité.
Plus il devenait basané et ridé, et plus il me plaisait.
Ces dernières années, il a beaucoup moins travaillé.
Je le laissais dans mon bureau et je lui confiais quelques documents.
De grandes vacances qui ne lui faisaient ni chaud ni froid…
Et puis… mon emploi du temps s’est emballé, et je lui ai annoncé que, dans peu de temps, il allait à nouveau m’accompagner dans mes mésaventures.
Je lui ai confié le matériel dont j’allais avoir besoin et l’ai rempli comme un enfant le ferait pour sa rentrée des classes.
Bientôt, ce compagnon qui a voyagé à travers les ans à mes côtés va reprendre du service… et j’ai l’impression de retrouver un vieux compagnon de route.
Martine Péters
