Je surveille mes chiens de près depuis l’arrivée de Kali.
La délicate équation consiste à faire en sorte que, d’un côté, Pomme ne souffre pas de l’installation de cette petite compagne, et, de l’autre, que Kali soit autant cajolée que son aînée peut l’être… le tout sans que ni l’une ni l’autre ne soit jalouse.
La première semaine a été délicate.
Pomme ne comprenait pas pourquoi cette petite chose restait avec nous, et était outrée par son comportement.
La deuxième semaine a vu se développer une évolution dans leur relation.
J’ai laissé Pomme prendre sa place de « mère d’accueil », tout en canalisant Kali.
Aujourd’hui, tout est plus calme, plus serein.
Nous avons instauré des rituels, des habitudes qui les rassurent toutes les deux, et je m’efforce de ne pas intervenir dans leur relation qui se construit peu à peu.
Désormais, Pomme recherche « son bébé », ne le fuit plus, a même des gestes de tendresse de plus en plus fréquents.
Kali reste très exubérante, mais elle a aussi des moments beaucoup plus paisibles, et sait charmer ceux qui l’entourent, qu’ils aient deux ou quatre pattes.
En revanche, le matin, je sais que, lorsque je m’installe à mon bureau pour travailler, je vais devoir supporter un moment compliqué pour moi.
Tous les jours entre 9 et 10 heures environ, c’est… l’heure du « Jeu ».
Leur jeu… et cette habitude-là, ce n’est pas moi mais elles qui l’ont instaurée.
Kali taquine Pomme qui l’attaque, grogne, montre les dents.
Le spectacle est continu: mon Mogwaï quitte la pièce en courant suivi par mon mini-Mogwaï, je les entends courir, aboyer, japper, râler… et je vois Kali revenir ventre à terre dans mon bureau, poursuivie par Pomme qui semble décidée à la croquer.
Si j’ai été effrayée de cette situation au début, j’ai vite compris qu’il s’agissait d’un jeu en mode éducatif.
Il est très rare que Pomme fasse mal à Kali, même si, pour le bipède que je suis, l’interaction peut paraître rude.
Elles jouent… à leur manière, soit, mais elles jouent quand même.
Kali ne craint pas Pomme, mais elle lui obéit quand elle l’a met « au coin » en la poussant du museau et en l’empêchant de quitter sa place.
Puis bébé bichon s’écroule et s’endort… et sa nounou de choc va lui lécher les oreilles en prenant soin de ne pas la réveiller.
Et moi, comme toujours… je craque… et j’attends que le calme soit revenu pour me remettre à écrire.
Martine Péters