Ce mardi soir avait lieu le premier atelier d’écriture que je devais proposer aux enfants du centre périscolaire de la ville située à cinq kilomètres de chez nous.
Sans nouvelles depuis plusieurs semaines, j’ignorais s’il y avait des inscriptions et, si oui, quel âge avaient les enfants.
J’avais donc imaginé le pire… et c’était lui qui m’attendait!
Comme le thème adopté pour les activités avait changé par rapport au précédent pour lequel j’avais préparé mon atelier, j’avais donc dû recommencer ma préparation
Je ne l’ai terminée que très peu de temps avant le Jour J, et l’organisatrice n’a pas pu présenter en détail le contenu de l’atelier aux enfants.
Personne ne me connaît pour le moment dans ce nouvel environnement, mon travail y est inconnu lui aussi, et j’avais conscience que ce n’était qu’en créant le contact avec les enfants que j’arriverais peu à peu à les entraîner dans mon univers… s’ils voulaient bien m’y accompagner.
Lorsque je suis arrivée, quatre enfants de 8 à 11 ans étaient attablés et prenaient leur goûter.
D’emblée, j’ai été avertie: ils n’étaient pas inscrits et n’avaient bien sûr aucune obligation de le faire.
A moi de leur expliquer ce que je leur proposais et de voir si cela pouvait les intéresser.
Rires nerveux, regards en coin: l’accueil était… frais.
Je les ai laissé goûter en paix, puis j’ai rapproché ma chaise de la table.
Ils avaient décidé de me donner leur point de vue, ce qu’ils n’ont pas manqué de faire:
– L’écriture on n’aime pas ça, ça ne nous intéresse pas. On n’a pas envie d’écrire.
Cela avait le mérite d’être clair et m’a fait sourire sous mon masque…
– Ca tombe bien, ce n’est pas ce que je veux faire avec vous.
Ma déclaration les a surpris et ils ont voulu en savoir plus. Je leur ai demandé s’ils avaient de l’imagination, s’ils aimaient les défis, les nouvelles aventures, la créativité…
Ils ont répondu oui à chaque question, commençant à être intéressés.
– Dans ce cas, vous pouvez aimer ce que je vous propose: écrire le scénario d’un film court, imaginer les dialogues et l’histoire, en faire le story-board… et tourner le film que je diffuserais éventuellement ensuite sur mon site internet si vos parents sont d’accord.
En un instant, l’ambiance a radicalement changé.
Ils m’ont bombardée de questions…
J’ai commencé à les interroger sur leurs goûts en matière de films, puis sur leur personnalité, et je leur ai proposé de partir sur l’histoire d’une bande de quatre copains auxquels il va arriver une aventure tout à fait étonnante…
L’heure qui a suivi a été d’une richesse incroyable…
Nous avons travaillé sur le début de l’histoire, sur le lieu où elle allait se dérouler.
Je les guidais et ils fonçaient…
A la fin de notre rencontre, je leur ai demandé s’ils avaient envie que je revienne et s’ils souhaitaient continuer l’atelier.
Ils étaient enthousiastes…
Chacun a reçu un petit cahier qu’ils ont commencé à décorer en imaginant le décor d’Halloween qui marquera le début de l’histoire.
Je leur ai expliqué le principe du Carnet des Délires, qui me suit dans l’écriture de chacun de mes ouvrages, et ils se sont approprié le leur à toute vitesse.
Ils ont décidé de se voir à la récré le lendemain matin pour discuter de notre projet.
Je verrai mardi prochain s’ils tiennent parole…
De mon côté, je leur réserve quelques surprises!
En retrouvant mon Capitaine, j’étais soulagée.
Je n’étais pas passée loin du naufrage!
Dans les jours à venir, l’histoire de ces ateliers d’écriture sera racontée sur le site de ma maison d’édition
Si le coeur vous en dit!
Martine Péters