Jour sans lui…

Un jour de la semaine dernière, mon Capitaine a dû s’absenter une journée.
J’avais dressé une liste des choses que je voulais terminer en son absence, décidée à évacuer quelques corvées incontournables… ce que j’ai fait.
Dans la matinée, j’ai pu me glisser dans mon bureau, entourée par mes deux bichons havanais… qui n’ont pas mis longtemps à trouver le temps long.
Toutes deux ont horreur de voir partir l’un de nous plus d’une ou deux heures.
Passé ce laps de temps, elles se languissent et le font comprendre… bruyamment.
J’ai réussi à les distraire jusqu’au milieu de l’après-midi.
A partir de ce moment, à chaque souffle de vent, à chaque présence suspecte dans le jardin (comme une simple pie…), Kali , flanquée de Pomme, fonçait dans la véranda et aboyait comme une malade en guettant la place où, normalement, est garée la voiture.
Pomme, bien entendu, toujours prête à relayer les bêtises de sa complice, aboyait elle aussi avec application, se disant sans doute qu’il y avait sûrement une bonne raison pour le faire.
Mes interventions ne les calmaient qu’un quart d’heure avant que cela ne recommence de plus belle.
En fin d’après-midi, alors que mon Capitaine m’avait appelée pour me dire qu’il était sur la route du retour, Kali a repris ses vocalises, à tel point que je me suis fâchée:
– Ca suffit! Kali, file dans ton panier! Et toi aussi, Pomme! Si vous continuez, je vous échange contre deux chats. Vous avez gagné: je vais chez les poules. Elles au moins, elles n’aboient pas!
Je suis sortie retrouver mes belles emplumées comme je l’avais annoncé, procédant à leur retour dans le poulailler pour la nuit, et profitant pour passer un moment avec elles dans le calme. 
Rien n’est plus zen qu’un groupe de petites poules bien traitées. 
Mes sept protégées sont toujours aussi douces et paisibles… exactement ce qu’il me fallait pour me remettre du stress de mes Mogwaïs.
En sortant de l’enclos, j’ai entendu aboyer Kali.
Visiblement, mon absence l’agaçait prodigieusement.
Je suis rentrée, l’ai toisée d’un regard que je voulais lourd de reproches, ce qui a déclenché la réaction habituelle lorsqu’elle sait qu’elle a fait une bêtise: elle se couche sur le dos, agite les pattes à la manière d’une otarie qui veut jouer avec un ballon, et m’adresse des « sourires » enjôleurs.
L’heure était venue pour moi de leur assener un sermon bien senti:
– Bon. Maintenant que vous vous êtes bien égosillées, vous allez vous calmer jusqu’à l’arrivée de  Bruno. Je ne veux plus entendre un cri. Nous sommes d’accord?
Je suis retournée au salon, assez fière de ma démonstration d’autorité.
Mais cinq minutes après, les aboiements reprenaient, plus sonores que jamais.
Furieuse, je suis allée rejoindre les demoiselles Mogwaïs sous la véranda dans l’intention de leur dire ma façon de penser… et je les ai découvertes, appuyées contre la vitre principale, l’une à côté de l’autre, aboyant joyeusement… pour accueillir mon Capitaine qui venait d’arriver. 
Là, évidemment… il y avait dérogation.

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