Il y a 20 ans tout juste, j’ai été approchée pour faire partie d’un club Rotary qui était en période de création dans le Chablais, en Suisse, et qui avait la particularité d’être mixte.
Par curiosité, j’ai accepté.
J’ai rencontré dans ce groupe des gens formidables, dont plusieurs sont devenus des amis fidèles.
Pendant des années, j’ai écrit chaque semaine le bulletin du club, réservant une partie de la publication à un « Papotin » hebdomadaire dans lequel je me laissais aller à relater les anecdotes de la soirée en saupoudrant le tout d’un humour un peu inattendu dans ce cadre.
Bref… je me suis éclatée.
Si, au début, je pensais reprendre le cours de bulletins plus traditionnels, les réactions stimulantes de mes compères m’ont encouragée à continuer sur le mode fantaisie.
Nous nous sommes donc amusés pendant pas mal de temps, découvrant peu à peu que l’exercice plaisait à d’autres clubs, même hors-Suisse, qui le lisaient fidèlement.
Il y a trois jours, j’ai reçu un SMS de l’un de mes très chers amis de ce club que j’ai quitté entretemps.
Le comité en place a décidé de marquer ces deux décennies d’existence en organisant une fête à laquelle seront conviés tous les membres fondateurs, dont je fais partie.
Plusieurs ont interrompu l’aventure, mais tous ceux qui sont encore la région ont accepté l’invitation.
Pour ma part, je l’ai déclinée, mais j’ai été très émue par le ton affectueux du message.
Le lendemain matin, mon téléphone a sonné, et, comme je m’en doutais un peu, la voix de mon ami a résonné.
Nous nous connaissons depuis plus de 20 ans.
Rencontré dans un premier temps parce que je devais l’interviewer alors qu’il était syndic (maire) d’une commune qui connaissait un différend avec l’Etat de Vaud, il ne se doutait pas plus que moi que cette première entrevue sur un sujet très chaud à l’époque déboucherait sur une amitié profonde et très durable.
Nous avons beaucoup appris l’un de l’autre, et nous avons passé des centaines d’heures à discuter de sujets qui nous passionnent, à mettre sur pieds des projets qui sont devenus pérennes, à apporter notre pierre à l’édifice d’une région que nous aimons tous les deux.
Une fois passé le chapitre Rotary, la conversation a roulé sur ces sujets qui nous sont chers et… nous avons retrouvé en quelques secondes notre complicité restée intacte malgré la distance et le temps.
Cela nous a touchés…
Il n’est pas exclu que son épouse et lui tracent la route jusqu’en Franche-Comté.
Je crois que nous l’espérons autant l’un que l’autre, tout comme mon Capitaine qui est curieux de faire enfin la connaissance de cet étonnant gaillard dont le parcours de vie est assez fascinant!