Depuis plusieurs semaines, mon Capitaine, qui adore cuisiner, peaufine un plat de sa composition préparé à base de légumes.
Il en raffole, et l’a baptisé « la ragougnasse ».
Il y a quelques jours, il a proposé à deux de nos proches de venir partager le repas de midi.
Alors que tout le monde était installé autour de la table, il est arrivé avec son plat en annonçant fièrement « la ragougnasse », cette fois agrémentée de viande hachée, et accompagnée d’un risoto à la tomate.
L’un des convives a demandé en riant: « Je ne savais pas que l’on servait du risoto avec une ragougnasse? »
Ce à quoi j’ai répondu mi-figue, mi-raisin: « Aujourd’hui oui: c’est la journée mondiale du riz. »
Le ton des conversations était lancé…
Perplexe, le plus jeune d’entre nous a demandé: « C’est bon… mais c’est un plat qui existe vraiment? »
Et les deux copains d’enfance qui nous faisaient face lui ont répondu que c’était une spécialité régionale retravaillée, etc, etc.
J’avais un gros doute, d’autant que je ne connaissais pas le terme en question.
Dimanche, mon Capitaine est retourné en cuisine et s’est préparé une nouvelle ragougnasse.
Alors qu’il apportait son oeuvre sur la table, je lui ai reposé la question sur l’origine du plat.
– Et bien… celui-ci est vraiment très local.
– M’oui… microlocal, même?
– C’est ça. C’est un plat de la maison.
Lundi, j’ai eu la curiosité de demander à M. Google s’il connaissait le terme.
Et il m’a répondu ceci:
Ragougnasse: plat infect ; mauvaise cuisine.
J’ai ri toute seule…
Le comble, c’est que lorsque j’ai interrogé mon Capitaine, lui demandant s’il savait ce que voulait dire le mot, il en connaissait la définition…
C’est ce qui s’appelle avoir le sens de l’autodérision!