L’intrus

Il y a trois jours, j’ai été réveillée en pleine nuit par un bruit de grattement provenant de la chambre.
J’ai murmuré, à l’intention de Pomme: « Pomme… ça va? Tu as un souci? »
D’habitude, entendre ma voix suffit à la rendormir.
Je m’interroge d’ailleurs  avec inquiétude sur le pouvoir apparemment soporifique de ma conversation!
Sauf que là… le bruit a repris.
J’ai demandé à Pomme d’arrêter, et je l’ai entendue quitter son panier pour s’étendre sur le plancher, ce qu’elle fait quand il fait chaud.
Et le bruit a repris, de plus en plus fort.
Cette fois, j’ai allumé, inquiète: « Mais, Pomme! Qu’est-ce que tu as? »
Mon pauvre Mogwaï m’a jeté un regard apeuré… et le bruit a repris, toujours plus clair, m’indiquant clairement que Pomme n’en était pas responsable.
J’ai vite compris qu’un rongeur avait dû s’introduire dans le mur de la chambre…
A commencé un combat perdu d’avance.
Dès que le bruit recommençait, je frappais deux coups sur le mur.
Cela ramenait le silence quelques minutes avant que cela ne reprenne de plus belle.
Inutile de préciser que la nuit a été compliquée.
Au matin, j’en ai parlé autour de moi et la solution, testée par Estelle avec une réussite totale à la clé, s’est imposée: se procurer un appareil à ultrasons, décourageant les rongeurs de rester dans les parages, mais ne dérangeant pas les chiens.
La nuit suivante, le manège a recommencé.
Que les fouines, et les loirs jouent la nuit dans le greniers, en hiver, et s’y adonnent à des courses folles me fait plutôt sourire, d’autant qu’ils arrêtent dès que j’allume la lumière dans la pièce.
Mais cette fois, c’est beaucoup moins drôle.
Mon Capitaine a fait le nécessaire: les appareils arriveront en début de semaine.
Un ami de passage, m’a dit: Mais si tu places des ultrasons, les bestioles fuiront… et iront chez le voisin!

Heu…
Que mon voisin sache que nous gardons à sa disposition les coordonnées de l’appareil en question!

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