Chronique d’une journée ordinaire

Lundi matin.
Après un week-end tout sauf reposant, je fantasmais sur un début de semaine plus tranquille.
Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais, chez nous, les choses se passent rarement comme imaginé.
Ce matin-là, mes Mogwaïs en avaient décidé autrement.
Pendant que je terminais de me préparer, mon Capitaine les a sorties, comme chaque jour.
Du moins, c’est ce qui était prévu.
Alors que j’ouvrais la porte du « hall extérieur » pour mettre quelque chose dans la poubelle, Pomme en a profité pour filer derrière moi et courir au cellier, pièce dont elle adore renifler les moindres recoins.
Le temps de la rappeler en tournant le dos un instant à la porte que je venais d’ouvrir et Babou fonçait sur l’une de mes chaussures soigneusement disposées dans l’entrée, l’attrapait et filait la déposer ou plutôt la jeter dans son panier.
J’étais tombée dans un guet-apens…
Puis, avisant Kali, qui passait par là son « Potame » entre les dents, elle s’est ruée sur elle pour lui voler ce jouet tant aimé, détalant comme un lapin avec son butin, les oreilles au vent… et provoquant un début de course poursuite.
J’ai récupéré ma chaussure, ai refermé la porte, et j’ai dit en riant à mon Capitaine que je trouvais nos protégées surexcitées.
Il m’a répondu, un brin consterné:
« Elles n’ont pas voulu sortir… »
Pardon?
J’ai sonné le rassemblement par un « Zou, les filles, tout le monde avec moi!”
Sauf que… il y avait une bonne raison à leur refus de courir au jardin.
Dehors, il pleuvait à verse.
J’ai donc empoigné un parapluie pour continuer l’opération.
Bien évidemment, l’objet n’était pas pour moi mais pour Pomme pour qui il est exclu de sortir s’il y a la moindre ondée.
Et visiblement… Babou est pareille.
Après moult encouragements, Kali a montré l’exemple, allant se soulager sous la pluie avant de rentrer au pas de course.
Pour Babou, il était hors de question de l’imiter.
Elle a bivouaqué dans la véranda…
Restait Pomme.
Je suis sortie avec le parapluie, la motivant (Pomme, pas le parapluie qui, contrairement à elle, ne semblait pas contrarié de se mouiller!) de toutes les manières possibles…
Nichée sous mon pépin, elle a accepté de faire quelques mètres bien au sec tandis que je commençais à ressembler à une serpillère détrempée, puis, désireuse d’avoir un peu d’intimité, elle est partie seule vers le verger où je ne l’ai pas suivie.
Trois minutes plus tard, elle revenait, joyeuse et soulagée, et regagnait la protection du parapluie jusqu’à la maison.
J’avais l’impression de faire partie du personnel de l’Elysée, qui abrite les chefs d’Etat de la pluie lorsqu’ils rendent visite au président.
A l’intérieur, je me suis retrouvée confrontée à une nouvelle course poursuite entre trois demoiselles bichons parfaitement euphoriques.
Pomme faisait des bonds et courrait comme une dératée, semblant oublier les douleurs de l’âge qui , trop souvent, l’handicapent.
Quand la joie est au programme, tout va mieux!

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