Craquante chipie

Mardi matin.
Kali vient me chercher à l’étage alors que je finis de me préparer.
Devant son insistance, je comprends qu’elle veut me montrer quelque chose d’important pour elle…
Au bas de l’escalier m’attendent Pomme et Babou, ravies de me voir « enfin » arriver.
Avant le petit-déjeuner, beaucoup de gestes sont rituels, selon une routine bien établie, et se terminent à peu près toujours par l’ouverture de la porte de mon bureau où j’ouvre le store avant de rejoindre mon Capitaine.
C’est là que j’ai compris ce que voulait Kali: elle avait laissé « Potame », son jouet préféré, dans ledit bureau.
Elle a à peine eu le temps de le prendre que Babou a foncé sur elle, le lui a arraché de la bouche et est partie ventre à terre, Kali lancée à ses trousses.
Quand elle a réalisé qu’elle allait être rattrapée et que cela lui promettait un mauvais quart d’heure, elle a lancé le Potame dans la « prison », ce fameux parc installé temporairement dans le hall où elle se retrouve isolée lorsqu’elle a fait une grosse bêtise.
Depuis son installation, elle y est allée deux fois cinq minutes… mais cela a eu l’air de lui faire du bien.
Hors période de détention, la porte de la « cage », est ouverte et elle y va de temps en temps pour y prendre un jouet.
Kali, elle, a horreur de s’y rendre et l’évite soigneusement.
Apparemment, cela n’a pas échappé à Babou qui, en passant, a jeté Potame dans la prison sous le regard consterné de Kali qui a tenté de tendre cou pour le reprendre… sans succès.
La scène ne m’avait pas échappée, et m’a beaucoup amusée.
J’ai repris le jouet pour le rendre à Kali en interpellant Babou:
– Baboulette! Cornichonne! Tu as encore fait une farce à Kali! Attends que je t’attrape!
Ce qui a eu pour effet de la faire détaler comme un lapin, hilare.
Oui, mes chiens ont des crises d’hilarité.
Ce n’est pas Pomme qui me contredira, elle qui observait la scène avec une philosophie… souriante.
Si, si…