Mots d’hier…

Lorsque j’avais une vingtaine d’années, j’ai vécu beaucoup de moments formidables avec mon cousin Yves.
Belge, il venait me voir en Suisse, et nous passions du temps ensemble, naviguant sur les mêmes longueurs d’ondes.
Un jour qu’il me montrait ses photos d’un voyage en Egypte, je lui ai composé un poème en vers… que j’ai retrouvé dimanche matin.
Je m’étais imprégnée de son ressenti et de ses anecdotes, que j’avais mêlés à mes propres rêves…
Ce texte avait été retranscrit sur fond de sphinx, de pyramides et d’images de ces lieux qui m’ont toujours fascinée…
J’ai eu envie de le partager aujourd’hui, avec une grande pensée pour mon complice que j’embrasse au passage!

Au coeur des pyramides
S’est égarée mon âme
Dans des salles livides
Où le passé se trame…
Ce monde gigantesque
Laisse à mon souvenir
Une douceur romanesque
Je voudrais repartir…

Ils furent éblouissants ces pharaons d’Egypte
Qui, happés par le temps,
Reposent dans leurs cryptes…
Est-ce par peur de l’oubli
Qu’ils jalonnèrent les ans
De colosses endormis
Que n’use aucun printemps?

Il m’a semblé connaître
Au temps de leur splendeur
Ces impassibles maîtres
Royaux dans leur grandeur.
Par les jours de grand vent
Leurs géants pleurent encore
Et leurs gémissements
Paralysent l’aurore.

La vie s’en est allée
Selon sa triste loi
Mais l’histoire est gravée
Dans la Vallée des Rois…
Aucun sol n’est foulé
Autant que celui-là,
Le monde fasciné
Y dirige ses pas.

Ils sont foules à rêver
En regardant ce ciel
Qui a vu défiler
Des siècles essentiel.
L’émotion m’a gagnée
Sur les rives du Nil
Lorsque j’ai vu voguer
Ces bateaux si subtils.
Le fleuve en a porté
Jadis comme aujourd’hui.
Ceux que j’ai regardés
En étaient la copie.

Sous ce soleil sauvage
Autrefois adorés,
Les vestiges d’un autre âge
Ont semblé m’appeler.
Sur les parois de pierre,
Que disent ces messages
En écriture d’hier
Parsemées de visages?