Opération commando couture

Je crois que nos demoiselles bichons havanais estiment que, vu qu’elles nous font l’honneur de vivre avec nous, nous sommes entièrement dédiés à leur service.
Et elles sont exigeantes!
Ce dimanche, je voulais prendre une heure ou deux pour m’installer devant ma machine à coudre.
Mon but: raccourcir un pantalon d’été qui attendait mon bon vouloir depuis des mois.
Les fortes chaleurs qui sévissent et séviront durant ce mois d’août ont suffit à me convaincre que le vêtement en question allait devenir mon meilleur ami durant cette période, et qu’il était donc cette fois urgent de me pencher sur son sort.
Je savais que si je m’éclipsais discrètement à l’étage pour retrouver mon coin couture, il ne faudrait pas plus de cinq minutes à Kali et Pomme pour venir me retrouver.
Babou craint l’escalier, et préfère m’attendre en bas, prenant son mal en patience… ou pas.
Je les ai sorties, puis j’ai décidé d’appliquer mon plan de survie.
Mon Capitaine devant s’absenter ce dimanche matin, j’ai bloqué l’accès à l’escalier, et je suis montée affronter ma machine en paix.
Du moins… je le croyais.
Je pense que je reviendrai sur le cas de cette machine: elle aussi s’était auto programmée en mode caprice!
Au bout d’un quart d’heure, première alerte.
Les trois complices poussent un grand aboiement, de concert, dans l’espoir d’attirer mon attention.
Plongée dans ce corps à corps qui m’opposait à ma récalcitrante interlocutrice, j’ai vaguement lancé, d’une voix sonore:
– Silence, les filles: je viens après!
Elles ont repris leurs jeux… et moi le mien.
Dix minutes plus tard, même scénario.
Trois aboiements surexcités auxquels, cette fois, je ne réponds pas, suivi d’un long silence perplexe.
Comment? Elle nous ignore? L’heure est grave!
Elles m’ont rejoué la même scène encore trois ou quatre fois avant que je ne descende les rejoindre, vêtue de mon oeuvre.
Arrivée en bas de l’escalier, je me suis lancée dans un discours moralisateur devant mon auditoire penaud:
– Vous êtes impossibles! Il ne faut pas crier comme ça. J’ai d’autres choses à faire que de jouer avec vous. Allez, tout le monde dehors!
Elles sont parties en courant vers le jardin, y compris Pomme qui, même si elle est de plus en plus fragile, continue à participer à tout…
De retour à la maison, je les ai félicitées comme il se doit et me suis installée devant mon ordinateur… entourée par ma mini meute, apaisée.
Et j’ai eu une pensée pour Raymond Devos qui, lui aussi, a vécu des moments intenses avec son chien…

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