Tigre et Marguerite

Marguerite Durand et Tigre

Les lois qui interdisent d’acquérir et de détenir des animaux sauvages sont strictes, et c’est tant mieux.
Quand je lis un article sur ce sujet, je ne peux m’empêcher de penser à une femme dont j’ai croisé l’ombre lors d’un reportage dans un cimetière pour animaux, il y a quelques années.
Marguerite Durand (1864-1936) était une figure incontournable du mouvement féministe français.
Elle a commencé sa carrière comme actrice avant de devenir journaliste, s’engageant progressivement dans la cause des femmes.
En 1897, elle fonde le journal La Fronde, un quotidien entièrement écrit, géré et imprimé par des femmes, destiné à défendre leurs droits et leurs opinions.
Ce journal était révolutionnaire pour son époque, abordant des sujets comme le droit de vote, l’égalité professionnelle et l’émancipation des femmes.
Mais ce qui a rendu Marguerite Durand iconique, c’est l’animal avec lequel elle a vécu…
« Tigre », sa lionne apprivoisée, symbolisait pour elle la puissance et la liberté des femmes.
Elles se promenaient souvent ensemble dans les rues de Paris, offrant une image à la fois provocatrice et fascinante, marquant l’esprit de tous ceux qui les croisaient.
Au cimetière pur animaux d’Asnières-sur-Seine où est enterrée Tigre, quelqu’un m’avait raconté son histoire, mais je n’en connaissais pas les détails.
Aujourd’hui, j’en sais un peu plus…

Marguerite utilisait cette présence imposante pour attirer l’attention sur sa cause et se démarquer dans un monde dominé par les hommes.
Elle était une femme de caractère, et sa lionne était le reflet de sa propre détermination et de son esprit indomptable.
Mais l’histoire de Tigre m’a interpelée.
Marguerite Durand l’a acquise en février 1910, Marguerite Durand.
Aux élections législatives d’avril 1910, Marguerite, qui veut faire campagne à Paris, est confrontée à 19 candidates pré-déclarées, dont 4 iront jusqu’au bout.
Elle a un programme et sait qu’elle doit attirer l’attention.
Pour cela, elle compte sur Tigre, qu’elle élève dans le jardin de son petit hôtel, près du parc Monceau.
Le 20 février 1910, elle organise une réception en grandes pompes pour le baptême de Tigre et fait circuler des cartons d’invitation pour l’occasion.
La presse en fait ses choux gras et des photos sont publiées représentant le félin aux pieds de sa maîtresse.
Cette dernière n’a pas été élue.
Quant à Tigre, à l’étroit dans son jardin, elle partira en juillet 1910 pour la ménagerie du Muséum d’Histoire Naturelle où elle a poursuivi sa vie.

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