Changement d’heure… flûte!

Jusqu’ici, chaque année, je guettais le retour à l’heure d’hiver comme une enfant qui attend Noël.
Ce rituel immuable où, pour une nuit, une partie du monde se met d’accord pour rallonger le sommeil d’une heure me plaisait bien.
Une heure entière, offerte par les horloges, c’était un cadeau qui ne me posait aucun problème.
Mais cette fois-ci, quelque chose a dérapé.
Au lieu de savourer ce supplément de sommeil, je me retrouve à lutter pour me réhabituer à ce décalage qui me fait l’effet d’un minuscule jet lag.
Les réveils ne sont plus tout à fait en phase, et je constate, assez impuissante, que mes chiennes, elles aussi, semblent tout aussi perturbées par cette heure d’écart.
Leur horloge biologique, plus précise que ma montre, les fait tourner en rond dès l’aube.
Elles sont elles aussi décalées, se levant trop tôt par rapport à l’heure actuelle…
Il y a quelque chose de presque ironique à devoir maintenant apprivoiser ce temps soi-disant « en plus ».

J’ai un jour interviewé une députée européenne française qui m’avait expliqué que l’heure d’été allait être supprimée dans les deux ans à venir.
C’était il y a une bonne dizaine d’années.
Pourtant, en 2019, le Parlement européen a bel et bien voté pour la suppression de l’heure d’été, fort des résultats d’une consultation publique où plus de 80 % des Européens s’étaient dits favorables à rester sur une seule et même heure toute l’année.
Mais, comme souvent, ce vote n’a pas suffi.
Les États membres devaient encore s’entendre sur une heure fixe pour chaque pays, ce qui, visiblement, n’est pas une mince affaire.
Chaque État a ses préférences, ses considérations économiques, sociales…
Puis la pandémie est arrivée, repoussant encore le dossier déjà enlisé.
Résultat: les Européens, leurs chiens et leurs chats continuent à changer d’heure deux fois par an, en se demandant vaguement si, un jour, cette histoire d’heure d’été finira par s’évaporer comme une promesse trop souvent répétée.