Mon capitaine de mari possède deux machines à café.
Une petite, simple, à capsules, parfaite pour un café rapide et sans complications.
Et une autre, plus imposante, que je lui ai offerte pour son anniversaire l’an dernier.
Un bijou de technologie.
Un vrai vaisseau amiral du café.
Sauf que, jusqu’ici, je ne m’étais jamais aventurée à l’utiliser.
Et puis, ces derniers jours, j’ai eu une révélation: il serait peut-être temps que j’apprenne à m’en servir.
Même si je ne bois pas de café.
Mercredi matin, juste avant le petit déjeuner, mon Capitaine m’a dit:
– Viens, je vais te montrer comment ça fonctionne.
J’ai hoché la tête, prête à me lancer, puis soudain, une idée…
– Une seconde!
J’ai foncé dans mon bureau et suis revenue avec mon éternel petit carnet, celui où je note tout ou presque.
Mon professeur a commencé:
– D’abord, tu pousses sur le bouton marche/arrêt…
– Stop ! Avant de pousser, montre-moi où il est.
J’ai scruté la machine, j’ai dessiné le bouton, j’ai pris des notes.
Mon Capitaine a levé un sourcil, mais il a attendu.
Gentiment.
– Ensuite, tu attends que l’eau chauffe.
– Attends… je note.
J’ai levé les yeux.
Il soupirait légèrement, mais restait stoïque.
Un homme admirable.
Puis vint l’étape du choix du café.
– Tu pousses ici, il te demande une ou deux tasses…
– Pas si vite! Il y a les mêmes boutons à gauche et à droite. Alors… À droite? À gauche? @
Il m’a montré.
J’ai noté.
Il a inspiré profondément.
Nous avons ensuite procédé à l’étude minutieuse du réservoir d’eau, de l’emplacement des grains à moudre, du bac à marc…
Jusqu’à ce que mon carnet soit rempli d’annotations dignes d’un ingénieur en robotique.
Enfin, satisfaite de mon travail, j’ai fermé mon carnet et déclaré solennellement:
– Bien. Je suis prête à tester…
Mon capitaine n’a rien dit.
Mais j’ai cru percevoir, dans son regard, une certaine perplexité… voire un soupçon d’inquiétude.
Affaire à suivre.