Ce vendredi matin, mon Capitaine et moi étions au petit déjeuner.
Entre parenthèses, je précise qu’il est un modèle de prudence dans bien des domaines, sauf peut-être quand il s’agit de confier sa tête à son coiffeur habituel.
Ce dernier, que je n’ai jamais rencontré mais dont je redoute les élans, a parfois des idées audacieuses qui transforment mon mari en terrain d’expérimentation capillaire, avec des résultats plus ou moins heureux.
Donc, quand mon Capitaine m’annonce entre deux tartines qu’il ira chez lui dans la matinée, je le regarde avec un brin d’inquiétude, et je lui dis : Tu feras vraiment attention… je trouve que c’est dommage, tu es parfait. Je ne suis pas certaine que tu aies besoin d’y aller.
Lui, imperturbable, me répond que « Si, si, derrière, il faut couper et, par la même occasion, il faut dégager autour des oreilles. «
Je tente un dernier argument : « Pas sûre… tu comprends, quand on a épousé une œuvre d’art, on n’a pas du tout envie que quelqu’un nous l’abîme. »
Il me regarde avec un regard tendre et me dit, mi-figue, mi-raisin: « Mais mon œuvre d’art, c’est toi. »
Moi, pragmatique et surtout très consciente consciente de mes limites esthétiques et génétiques, je suis tombée dans le piège tête baissée: « Non, je n’ai rien à voir avec une œuvre d’art… «
Et lui, avec un demi-sourire, me regarde calmement et lâche: 3Mais si! Tu sais… il y a des artistes, comme Picasso… »
Trois petits points de suspension… et fou rire monumental….