Il y a quelque temps, nous sommes allés déjeuner avec des amis dans l’un de nos restaurants préférés, à Luxeuil.
Ce genre d’endroit où l’on sait à l’avance que tout ira bien: la cuisine est savoureuse, les personnes qui y travaillent adorables, l’ambiance toujours douce et détendue.
Nos amis ont beaucoup aimé et nous aussi, comme toujours.
Mais ce midi-là, le décor a changé en quelques minutes.
Un groupe de personnes est arrivé, visiblement une famille.
Ils se sont installés juste derrière nous, et soudain, l’atmosphère de la salle a été aspirée dans une spirale sonore incontrôlable.
Les voix étaient fortes, les rires sonores, et les conversations… tonitruantes.
Un peu comme si une réunion de club venait de s’inviter à la dégustation du plat du jour.
Très vite, dans la salle, les regards se sont croisés.
Plus personne ne pouvait mener de conversation.
Et tout le mone se demandait: mais quelle langue parlent-ils?
Après une écoute discrète, j’ai compris qu’ils parlaient flamand.
Tout laissait penser qu’ils venaient des Pays-Bas.
Mon Capitaine, stoïque, les avait dans le dos.
Il a fini par se retourner pour leur demander s’ils pouvaient baisser un peu le volume.
Ce qu’ils ont fait… pendant environ trois minutes.
Puis la fanfare a repris, comme si de rien n’était.
Par chance, ils ont été parmi les premiers à partir, laissant des soupirs de soulagement à chaque table.
En rentrant, je me suis souvenue de cette fameuse étude publiée il y a quelques années sur la réputation des touristes à l’étranger.
Etude qui revient cycliquement.
Les Français, disait-on, sont jugés râleurs, les Américains bruyants, les Britanniques trop attachés à leur bière.
Et les Hollandais? Eh bien, ils sont souvent perçus comme sympathiques mais parfois envahissants dans les lieux publics, avec une certaine aisance à s’imposer par leur niveau sonore.
Alors bien sûr, tous les Hollandais ne sont pas comme cela.
Il suffit de deux ou trois convives en mode mégaphone, pour que la salle entière se crispe… et que la réputation d’un pays entier se joue sur le volume…