Les dessous du Salon

Parmi les souvenirs que je garde du Salon du Livre de Lure, il y a ceux qui m’ont touchée, ceux qui m’ont émue, et puis… il y a ceux qui m’ont franchement amusée.
Parce qu’entre exposants, auteurs, organisateurs et visiteurs, il se passe des choses.
Des petits riens qui créent des liens, qui tissent des complicités éphémères mais savoureuses.
Et beaucoup d’entre eux ont été rendus possibles grâce à Cendrine Mura, sophrologue à Lure, que j’ai affectueusement surnommée Zébulon.
Pétillante, malicieuse, d’une grande délicatesse, elle passait d’un stand à l’autre avec un sourire espiègle, et une manière bien à elle de mettre tout le monde à l’aise.
Le samedi, elle se promenait avec, dans les mains, une petite boîte contenant des papiers pliés, sur lesquels elle avait imprimé des phrases, à tirer au hasard.
Bien sûr, elle ne forçait personne.
Ceux qui le souhaitaient se prêtaient au jeu.
Moi, je suis tombée sur une phrase qui disait quelque chose comme: Cest le moment de vous alléger.
Elle m’a regardée en me demandant si cela me parlait.
J’ai éclaté de rire: je suis au régime, je viens de perdre huit kilos, et j’ai encore du chemin à faire.
Le lendemain, Cendrine a récidivé.
Cette fois, elle distribuait des petits papiers colorés: verts pour les femmes, jaunes pour les hommes.
Sur chacun était inscrit le nom d’un personnage célèbre.
Le but?
Trouver dans le salon la personne qui formait, avec nous, un duo mythique.
Une fois notre moitié identifiée, il fallait faire une photo du “couple” et l’envoyer à notre précieuse Béatrice, qui chapeaute la librairie et le Salon.
Pour ma part, j’avais tiré Esmeralda.
Me voilà donc à errer dans les allées à la recherche de Quasimodo.
Je précisais aux gens que je n’étais pas très sûre de chercher Quasimodo ou Garou, mais dans le doute, je poursuivais mes recherches.
J’ai fini par le trouver, mon Quasimodo.
Un monsieur adorable que je ne connaissais pas le matin même et avec qui j’ai plaisanté toute la journée à chaque fois qu’e nous nous croisions.
Il semblait évident que notre amitié naissante ne pouvait se consolider que s’il construisait une cathédrale dans la journée.
Ce qu’il n’a pas tout à fait réussi à faire.
Mon Capitaine de mari, lui, était tombé sur Jason.
Il aurait dû trouver Médée… sauf qu’il n’est pas joueur.
Donc je crains que la pauvre Médée ait erré en vain toute la journée, à la recherche de son héros légendaire, sans savoir qu’il se cachait, stoïque et silencieux, à deux pas d’elle.
Voilà… ces petits riens qui font les grands souvenirs.

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