Le parcours de Valeriia

J’avais été frappée par l’histoire de Valeriia Shashenok, une jeune Ukrainienne qui menait la vie d’une influenceuse comme tant d’autres avant la guerre.
Ses publications respiraient la légèreté, la mode, les mises en scène sophistiquées…
Puis, un jour de février 2022, tout a basculé.
Valeriia s’est retrouvée dans un abri antiaérien avec sa famille, filmant son quotidien sous les bombes.
Ses vidéos, à la fois crues et empreintes d’un humour noir inattendu, ont fait le tour du monde.
Elles montraient la guerre, sans fard ni discours, simplement telle qu’elle s’immisçait dans la vie d’une jeune femme de vingt ans.
Elle a fini par quitter son pays pour l’Europe, devenant malgré elle la voix d’une génération bouleversée.
Son parcours m’interpelle.
Depuis longtemps, je regarde avec agacement ces gens qui s’autoproclament « influenceurs ».
Pour moi, ils sont à l’image des réseaux sociaux qui les ont faits naître.
On y trouve le pire et le meilleur.
Le pire m’exaspère, surtout, évidemment, lorsqu’il propage de fausses rumeurs ou qu’il vante les mérites de pratiques et de produits dangereux.
Une superficialité assumée, des modèles hors sol, une course décomplexée au paraître, qui voyage dans l’incompétence et la stupidité.
Et pourtant, il arrive que surgisse l’inattendu.
Une voix authentique, une influence qui prend un autre sens.
En découvrant Valeriia, je me suis posé une question: comment réagiraient tous ces jeunes influenceurs et influenceuses si, du jour au lendemain, leur décor s’effondrait?
Si la guerre frappait à leur porte, si leur univers virtuel se désintégrait sous la réalité la plus brutale?
Valeriia a prouvé qu’il était possible de transformer la légèreté en courage, le regard tourné vers les autres.
Mais combien en seraient capables?