Sur les traces de Cronin

Quand j’étais enfant, il y avait dans le salon de mes parents une bibliothèque à laquelle je n’avais pas le droit de toucher.
Je me contentais de la regarder, intriguée par les livres qu’elle contenait.
Après la mort de mon père, lorsque j’avais 9 ans, cette bibliothèque a pris une autre dimension.
Elle contenait des livres qu’il avait lus, et l’idée de les découvrir est devenue irrésistible.
Je voulais lire ce qu’il avait aimé, écouter les disques qu’il avait écoutés, pour me rapprocher de lui, ne pas l’oublier.
À 11 ou 12 ans, j’ai commencé à explorer ses rayonnages.
J’ai découvert par découvrir un auteur dont les livres semblaient avoir été autant lus par mon père que par ma mère: Archibald Joseph Cronin.
Médecin écossais devenu écrivain, il a connu un immense succès au milieu du XXe siècle avec des romans comme La Citadelle ou Le destin de Robert Shannon… qui ont été les deux premiers livres non destinés aux enfants que j’ai dévorés.
Ses histoires mettaient souvent en scène des personnages courageux, affrontant les épreuves avec détermination, et portaient en filigrane une réflexion morale.
Par la suite, après ces premiers titres trouvés chez mes parents, j’ai acheté et lu tous les livres de Cronin.
Depuis longtemps, j’ai tourné la page, mais Cronin reste dans un coin de ma mémoire, associé à cette époque et à ce lien intime avec mon père.
Ses livres sont toujours là, dans ma bibliothèque… y compris les exemplaires de mes parents.
Ils tombent en lambeaux mais, tant que je serai là pour veiller sur eux, ils resteront là.

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