Ecrire…

Je m’interroge souvent sur la vie des écrivains, sur ce qui les pousse à écrire et sur la manière dont ils perçoivent ce geste.
La question « Pourquoi écrivez-vous? » leur a été posée tant de fois, et leurs réponses sont souvent révélatrices.
Giraudoux répondait ironiquement: « Pour être riche et considéré. »
Paul Valéry, lui, se montrait plus vulnérable en disant « Par faiblesse. »
Blaise Cendrars, fidèle à son style abrupt, se contentait d’un « Parce que. » François Bégaudeau, quant à lui, expliquait « Parce que. »
Toutes ces réponses, légères, ironiques ou sincères, tracent un panorama des motivations ou des pseudo motivations qui animent celles et ceux qui écrivent.
Mais c’est sans doute Rainer Maria Rilke qui a livré la réflexion la plus profonde.
Il conseillait à quiconque se sent écrivain « d’entrer en soi-même », de chercher ce besoin, d’examiner s’il vient du cœur, et de se demander si l’on mourrait s’il nous était défendu d’écrire.
‘Demandez-vous à l’heure la plus silencieuse de votre nuit Suis-je vraiment contraint d’écrire? Si la réponse est affirmative, alors tout doit se construire autour de cette nécessité, car écrire n’est plus un choix, mais une condition vitale. »
Entre la désinvolture d’un Cendrars, la lucidité d’un Valéry et la gravité de Rilke, la palette est large.
Elle dit bien que l’écriture n’a pas un seul visage…

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