
J’ai déjà parlé d’Ono no Komachi, mais je repense souvent à ses poèmes, à la délicatesse de ses mots, étonnamment modernes alors qu’elle a vécu au IXe siècle.
Cette poétesse japonaise demeure une figure singulière, à la fois admirée et entourée de légendes… et elle continue à me fasciner.
Les textes qui lui sont attribués traversent le temps avec une force discrète, nourrie par une manière très personnelle d’aborder le désir, l’absence et la fragilité de l’existence.
Peu de choses sont connues avec certitude au sujet de sa vie.
Les sources la présentent comme l’une des six grands maîtres de la poésie classique, célébrée pour son talent et pour une beauté qui, disent les récits, aurait marqué son époque.
Ce que l’histoire retient surtout, c’est la façon dont elle a exprimé les tourments intimes avec une simplicité qui touche encore aujourd’hui.
Ses poèmes existent dans plusieurs éditions modernes, souvent regroupés avec d’autres maîtres de la poésie waka. Certaines traductions françaises se trouvent en librairie ou en ligne, parfois dans des anthologies de poésie japonaise ancienne.
Ceux et celles qui souhaitent découvrir sa voix peuvent donc la lire facilement, et retrouver dans ces textes courts un écho très actuel.
Pour ma part, je suis happée, dans cette poésie, par cette manière de dire beaucoup avec très peu de mots.
Poèmes attribués à Ono no Komachi
La fleur de mon cœur a perdu sa fraîcheur.
Je regrette le temps
Où je me regardais encore
Dans les yeux d’un autre.”
“Comme un rêve du soir,
Ma vie s’évanouit.
Je pleure en me demandant
Si je me suis seulement vue
Telle que j’étais autrefois.”
“Est-ce le vent d’automne
Qui trouble ainsi mon cœur
Ou la fin d’un amour
Que je croyais immobile
Comme la lune dans l’eau ?”