Cinéma, hier soir, pour aller voir « Imitation game », de Morten Tyldum, relatant la vie d’Alan Turing, mathématicien de génie, créateur du premier ordinateur.
Nous avions très envie de découvrir cet épisode méconnu de l’histoire nous ramenant à l’époque de la Deuxième Guerre Mondiale.
Les Allemands disposent alors d’une machine de cryptage apparemment inviolable: Enigma.
Les meilleurs décrypteurs de Grande-Bretagne sont engagés pour tenter de venir à bout de ces codes, modifiés chaque jour à minuit.
Parmi eux, Alan Turning comprend très vite que seule une intelligence artificielle pourra venir à bout d’Enigma.
Malgré l’antipathie qu’il engendre chez ses supérieurs en raison de ses comportements maladroits et dépourvus de tact, il construit « Christopher », avec laquelle il viendra à bout d’Enigma. Mais trouver la solution engendre une situation tout aussi complexe: comment utiliser les informations décodées et forcer le blocus sans alerter les Allemands?
Le film raconte cet épisode passionnant et méconnu, et s’attarde à raconter la vie d’Alan Turing.
Une vie marquée par une solitude tragique, et par un drame.
Non seulement personne ne lui a été reconnaissant de ce qu’il a fait, mais il a été puni pour ce qui était considéré comme un grave délit.
Le mathématicien était homosexuel, ce qui était interdit dans le Royaume Britannique à l’époque.
Dénoncé, il a dû choisir entre la castration chimique et la prison. Dans un cas comme dans l’autre, sa vie était détruite…
Le film est passionnant, sobre.
Tous les acteurs sont bons, (notamment la lumineuse Keira Knightley, seule rôle féminin important du film), mais Benedict Cumberbatch en particulier sert merveilleusement ce rôle difficile. Grâce à son interprétation subtile, il dévoile l’incapacité de ce savant brillant à vivre dans la société.
On dit du film qu’il a été programmé pour devenir Oscarisable.
Peut-être…. et alors?
Il n’empêche qu’il reste captivant.
Martine Bernier
