Mon Capitaine et le rugby

Vous ne pouvez pas avoir manqué l’information, à moins de vivre sur une station orbitale (et encore…): la Coupe du Monde de Rugby a commencé hier.
Toutes les chaînes françaises en parlent quotidiennement depuis une semaine à travers les délicieux reportages des envoyés spéciaux partis en Angleterre sur les traces du ballon ovale et de ses disciples.
S’il est totalement imperméable aux charmes du football, je sais depuis longtemps que mon Capitaine aime le rugby.
Il a pratiqué ce sport pendant trois ans et n’en garde que de bons souvenirs, virils à souhait.
Et pourtant… je ne l’ai encore jamais vu suivre un match complet à la télévision.
J’ai donc réfléchi à la question.
Le connaissant, je me suis demandé s’il évite de les regarder pour ne pas me les imposer…
Hier soir donc, après avoir regardé les informations et assisté à la courte cérémonie d’ouverture, nous avons commencé à suivre un téléfilm qui ne nous plaisait ni à l’un ni à l’autre et que nous avons arrêté de regarder, quand j’ai dit:

– Tu sais, si tu veux mettre le match, cela ne me dérange pas du tout!
Tu es sûre?
– Oui.

Il a donc zappé sur la chaîne qui diffusait Angleterre-Fidji.
Installé non pas dans un confortable fauteuil mais sur un pouf, il est entré en communion avec les messieurs en culottes courtes qui galopaient sur le terrain à la poursuite d’un oeuf géant, se bousculant allègrement au passage.
Mon Capitaine n’est pas pro Anglais.
Il faut dire qu’ils l’ont cherché: ils n’avaient qu’à pas « flanquer la pâtée » à Napoléon.
Il y a des choses qui ne se font pas.
Hier donc, sa sympathie allait plutôt vers les Fidjiens.
Celui qui m’accompagne sait se tenir lorsqu’il regarde un match.
Il ne pousse pas de hurlements, ne se transforme pas en ballon sauteur au moindre point marqué, respecte l’arbitre.
A peine, de temps en temps, émettait-il une protestation devant une phase de jeu un peu douteuse.
Ce matin, au petit-déjeuner, j’ai demandé:
– C’est ce soir que la France joue?
– Oui.

Il va de soi que, ce soir donc… je préparerai le petit pouf.

Martine Bernier

 

 

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