Hier, quelqu’un m’a dit, en soupirant, pensant à mon départ imminent de la Suisse:
« Tu as un courage que j’aurais tellement voulu avoir… Mais tu comprends… partir, c’est mourir un peu… Je n’y arrive pas. »
C’était bien le jour pour me dire une phrase pareille, tiens.
Dans le genre: je te remonte le moral à grands coups de massue sur la tête, c’était tout à fait parfait.
On me demande beaucoup ce que je ressens en ce moment.
Je réfléchis depuis des mois à ce que je vais faire.
Je dois avoir une tare congénitale: je sais depuis un matin d’octobre, alors que j’avais 9 ans, que la vie est très courte et très fragile.
Je sais aussi que je ne voudrais pas d’une vie d’habitudes, d’une vie un peu fade.
Et, surtout, je crois profondément qu’il ne faut pas s’enliser dans une situation, ne pas mélanger les sentiments.
Ne pas rester par peur, par habitude, par crainte de partir.
Martine Bernier