Je travaillais à mon ordinateur lorsque mon regard a glissé vers le panier de Pomme, à ma gauche.
Elle y était vautrée de tout son long, sur le dos, les oreilles largement étalées de part et d’autre de sa petite tête ronde, et posait sur moi un regard fixe, tête à l’envers.
Amusée, je lui ai adressé un petit signe.
Rien.
Aucun signe de vie.
Intriguée, j’ai émis un petit « hum » interrogateur.
Toujours rien.
Ce regard vide, cette immobilité… j’ai pris peur.
Mon Mogwaï aurait-il fait un malaise???
Mon geste pour quitter mon siège et vérifier son état l’a alertée: elle m’a adressé un large sourire.
Ce qui consiste pour elle à ouvrir la bouche en me montrant ses splendides quenottes, le tout en s’étirant de tout son long jusqu’à dépasser les limites du panier, étendant chacune de ses pattes jusqu’au bout du bout du bout….
– Non mais dis, toi! Ca ne va pas de me faire des peurs pareilles?
Son sourire s’est encore élargi.
Toujours couchée sur le dos, elle a tendu une patte vers moi comme si elle voulait me faire savoir qu’elle compatissait.
Me penchant vers elle, je lui ai serré la patte, ce qui a eu pour réaction de décupler sa joie.
Décidément… c’est fou ce que j’aime ce chien!
Martine Bernier