Nous n’avons pas encore installé de sapin au Nid.
Trop tôt: je n’ai pas envie qu’il arrive déplumé à Noël.
Mais, depuis hier matin, j’ai commencé à disséminer quelques objets typiques à cette période de l’année.
Décoration que je vais accentuer un peu plus chaque semaine, jusqu’au jour J…
Hier soir, Aurélien passait la soirée au Nid avec son papa.
Pour que tout soit parfait, ne manquait que mon Capitaine, absent pour la soirée.
Une fois de plus, ce petit bonhomme a eu des réactions qui m’ont enchantée.
La déco n’était pas pour lui un élément secondaire.
C’est la première fois cette année qu’il découvre ces objets avant Noël contrairement aux années précédentes.
Il s’y est donc intéressé de manière toute particulière, sans être distrait par le sapin et les cadeaux.
Les deux Pères Noël que j’ai choisis pour leur beauté et leurs finitions parfaites ont été le prétexte à de nouvelles histoires.
Il me les apportait l’un après l’autre pour que nous puissions détailler les détails de leur tenue, qu’il regardait très attentivement:
– Tu vois, il porte une lanterne…
– La lumière?
– Oui… Quand il part dans la montagne pour apporter des cadeaux aux enfants qui habitent là, il fait très noir la nuit. Et il fait froid, il y a de la neige… C’est pour cela qu’il a un gros manteau, des bottes, et même des skis, tu as vu?
Chaque objet a été détaillé de la même façon, du petit lutin aux boules de Noël « trésor », en passant par les minuscules petites voitures en plâtre rouge transportant sur leur toit un sapin et des cadeaux.
Toute la soirée a été consacrée à chanter, rire, parler, sur un mode tendresse où pas une minute n’est pas utilisée, le tout entrecoupé de longues conversations avec mon fils.
Des moments de pur bonheur.
Dans la soirée, alors qu’il est temps pour Aurélien et son papa de partir, le petit manifeste son envie de rester.
Comme je sens qu’il est à deux doigts de glisser vers un éclat, je lui souffle:
– Oups! Attention, nous devons être gentils tous les deux, parce que je crois que je viens de voir le Père Noël! Il a regardé par la fenêtre pour voir si nous étions sages!
Oui, je sais… il a bon dos, Papa Noël!
Bien décidé à ne pas s’en laisser conter, Aurélien escalade mes genoux et soulève le rideau devant la fenêtre:
– Montre! Il est où, Père Noël?
– Là, regarde… tu vois la lumière blanche, tout au fond? C’est la lumière de son traineau! Houlà! Il va falloir que l’on soit sages si l’on veut qu’il nous apporte des cadeaux!
– Mamytine? Tu veux des cadeaux aussi?
– Ah mais oui! Moi aussi j’aime bien les cadeaux! Donc, je dois être sage, comme toi!
Plutôt content de voir qu’il n’est pas seul dans cette contraignante galère de sagesse de l’Avent, le petit accepte de s’habiller sans ronchonner.
Et je les accompagne tous les deux jusqu’à la voiture, en profitant pour sortir Pomme une dernière fois.
Lorsque Aurélien est installé dans son siège, je me penche vers lui pour l’embrasser, bisous qu’il me rend avec enthousiasme:
– Au-revoir, Tiloulou! A la semaine prochaine! Je t’aime!
– Au-‘voir Mamytine! A « maine prossaine »!
Nous fermons la portière et j’embrasse mon fils lorsque nous entendons une petite voix me crier:
– Mamytine!!! Ze t’aime!!!
Touchée, je lui ai répondu:
– Moi aussi je t’aime, Aurélien!
Il m’a crié plusieurs fois la même chose avant que son papa ne s’installe au volant et démarre.
Lorsque je suis remontée avec Pomme, j’avais les yeux embués de larmes.
Ce doit être le froid, bien sûr.
Martine Bernier