C’était en 1991.
Oui, c’est tout récent…
Des villageois habitant en Ouganda ont trouvé un petit garçon qui vivait au sein d’un groupe de singes.
Cet enfant ne leur était pas inconnu.
L’un des deux hommes reconnut le petit John Ssebunya, né en 1984.
Il s’était enfui trois ans plus tôt, lorsque son père avait disparu après avoir assassiné sa mère.
John, de retour au village, fut placé dans un orphelinat.
Des spécialistes venus étudier son cas sont convaincus qu’il a bel et bien vécu au milieu des singes.
Des expériences ont été menées.
Lorsqu’on laissait l’enfant seul avec de grands singes, il les abordait de manière typiquement simiesque, s’approchant en marchant de côté, paumes ouvertes.
Sa démarche était très particulière, et il retroussait largement les lèvres lorsqu’il souriait.
Lorsqu’il saluait les gens, il les serrait fortement dans ses bras, à la manière des singes.
Après quelques années passées dans l’orphelinat, John apprit à parler, à chanter et à jouer de la guitare.
Il chantait d’ailleurs si bien qu’il fut intégré à la chorale d’enfant Pearl of Africa, avec laquelle il fit une tournée en Grande-Bretagne en 1999.
La même année, il fut l’objet d’un documentaire de la BBC intitulé « Living Proof » (la Preuve Vivante).
John a lentement repris des attitudes humaines.
Avec le temps, il a expliqué que les singes étaient venus vers lui, lui avaient offert du manioc et des bananes et l’avaient accueillis comme l’un des leurs.
Cette race de singes, les vervets, sont d’ailleurs les seuls, semble-t-il, à accueillir aussi facilement parmi eux un nouveau venu n’étant pas de leur espèce.
N’ayant personne d’autre à aimer, John les a adoptés comme une famille d’accueil.
Belle leçon.
Martine Bernier