Et toi?

La semaine dernière, j’avais une conversation avec une amie, par l’intermédiaire de Messenger, au cours de laquelle elle me racontait combien sa passion pour les objets devenait envahissante.
Sa maison ne suffit plus à les contenir… ce qui ne l’empêche pas d’en adopter d’autres, encore et encore.
En riant, elle me confiait qu’elle envisageait de faire construire un hangar-musée dans son jardin pour installer ceux qui ne trouvent plus leur place dans la maison pourtant vaste…
Et elle me demandait: Et toi? Tu craques souvent pour les objets?

Hum…
J’ai réfléchi.
Il fut un temps où j’aurais répondu oui.
Mais je me suis débarrassé de beaucoup de choses, n’ayant  plus les mêmes goûts qu’autrefois.
Mes livres sont omniprésents dans pratiquement toutes les pièces de la maison: je n’ai pas envie, en plus,  de laisser les objets nous trop nous envahir… à une exception près.
C’est dans mon bureau que je dépose tous les objets qui me sont offerts et que j’aime avoir sous les yeux sans les imposer à d’autres.
Comme toujours, cette pièce est composée d’un joyeux bric-à-bras inspirant et rassurant pour moi, où livres et objets hétéroclites font plus ou moins bon ménage.
Lorsque je m’accorde une respiration entre deux textes, j’aime beaucoup laisser mon regard parcourir mes étagères.
Elles croulent, sous les livres et les magazines, donc, et s’y côtoient les pots remplis de stylos, de crayons et de pinceaux, les boîtes à couleurs, les photos de mon Capitaine qui m’accompagne même quand il n’est pas là, un masque vénitien, des petites voitures peace & love, des figurines de Tintin et Milou, et des films de Disney, des boîtes d’archives et des classeurs,  de statuettes, une photo où mes parents me sourient dans leur cadre, une poupée rigolote, une coupelle remplie de gommes en formes de chapeaux, des malles exotiques contenant mes flacons d’encre de Chine, des coffrets en bois sculptés…

Il m’était difficile de répondre à mon amie que mon monde est épuré mais je « craque » beaucoup moins souvent qu’autrefois pour d’autres objets.
Je lui ai donc expliqué que ceux qui m’accompagnent sont ma mémoire et mon présent.
Le tout sous l’oeil  du buste humoristique de Gotlib qui a encore et toujours ses lunettes de travers, et qui n’en finit pas d’éclater de rire…

Martine Bernier

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