Mercredi.
Pour la première fois depuis le début de mon confinement commencé plus tôt que la majorité des Français, je quitte la maison pour me rendre… chez le médecin.
J’arrive avec, sur le visage, un masque FFP2 que nous avions acheté avant l’épidémie, pour protéger mon Capitaine lorsqu’il effectue des coupes de pierre.
Avec cette chose associée à mes lunettes rondes je ressemble à un croisement entre une chouette et un extra-terrestre…
Au Centre de Santé, les précautions sont strictes.
Se laver les mains à l’entrée, garder ses distances, porter le masque…
Les lieux sont pratiquement vides et, avec ces protections sur le nez, personne ne se reconnaît ou presque…
Je suis sagement la doctoresse dans son bureau, l’examen se fait, confirmant ce que je pressentais déjà, puis nous parlons de ce virus, et elle me demande si je supporte le confinement.
Je lui explique que je ne suis pas à plaindre et que je me suis habituée à la situation, d’autant que je n’ai plus quitté la maison depuis la mi-février.
Etonnée, elle me demande pourquoi j’ai commencé si tôt, et je lui confie avoir été malade durant deux semaines à cette période.
Sans doute une grippe… malgré le fait que j’aie été vaccinée.
Par prudence, j’avais préféré m’auto-confiner pour éviter de contaminer mes proches.
Elle me demande de lui détailler les symptômes, m’écoute attentivement et me dit:
– D’après ce que vous m’expliquez, il y a de fortes chances pour que vous ayez eu le coronavirus. Il y a eu très peu de cas de grippe, cette année.
Je suis sortie un peu perplexe.
Je continue à ne pas être convaincue qu’il s’agissait de cela…
Mais si c’était le cas, comme cela a pu l’être pour mon Capitaine qui a été malade par la suite… j’estime que nous avons eu beaucoup de chance.
Martine Péters