En 1858, dans son livre « Légendes rustiques », George Sand écrivait ceci:
« Il n’est point de mare ou de fontaine qui ne soit hantée, soit par les lavandières de nuit, soit par d’autres esprits plus ou moins fâcheux ».
Dans ce recueil, elle racontait des histoires de feux follets, de farfadets et autres lutins vivant en eau trouble.
Des légendes qu’elle puisait dans la tradition et les croyances populaires du Berry de sa grand-mère.
Elle décrivait les femmes fantômes qui s’envolent de mare en mare et d’étang en étang, se nourrissant de brouillard.
Les lavandières, elles, hantent les eaux stagnantes, de nuit.
Tous ceux qui s’en approchent finissent essorés comme de vulgaires chiffons!
Pour Georges Sand, il s’agissait des âmes des mères infanticides.
Visiblement, elle aimait son sujet, se plaisait à le détailler.
Il a pourtant bien fallu qu’elle détrompe ses lecteurs…
Elle a donc expliqué que le bruit de battoir qui fait si peur est émis par une simple grenouille.
Ajoutant: » Mais c’est bien triste d’avoir fait cette puérile découverte et de ne plus pouvoir espérer l’apparition des terribles sorcières, tordant leurs haillons immondes dans la brume des nuits de novembre, à la pâle clarté d’un croissant blafard reflété par les eaux. »
Il n’y a plus grand monde pour lire George Sand.
La grâce de son écriture s’est couverte de poussière.
C’est bien dommage…
Martine Bernier