Avec les vacances scolaires et la configuration de notre calendrier des rencontres, cela faisait trois semaines que je n’étais pas retournée à l’atelier d’écriture.
J’en avais profité pour faire la mise en page de notre magazine en utilisant tout le travail effectué avec les enfants jusqu’ici.
En arrivant ce mercredi matin, je suis allée dans la salle après avoir fait un petit brin de causette avec le responsable par intérim du centre, qui m’a mise de bonne humeur pour la journée.
Dès que vous entrez dans ce périscolaire, vous êtes happés par l’ambiance chaleureuse qui y règne, et à laquelle je suis très sensible.
Mon but était d’installer mon matériel avant l’arrivée des enfants, raison pour laquelle j’étais venue suffisamment tôt: je voulais leur faire la surprise et leur montrer pour la première fois le fruit de leur travail.
J’ai à peine eu le temps de sortir mon ordinateur de son étui…
Il n’était pas encore branché que, déjà, une troupe de petites frimousses était autour de moi, descendue de l’étage après avoir entendu ma voix.
Nous étions heureux de nous retrouver… et j’ai compris que je n’allais pas appliquer la fameuse maxime du « avant l’heure c’est pas l’heure » pour commencer.
En quelques minutes, ils avaient découvert la maquette qu’ils ont abondamment commentée, nous avons distribué les tâches de la matinée, et, rejointe par ma complice Estelle, j’ai commencé la séance permettant de faire une photo individuelle de chacun, toujours pour la maquette.
La matinée a été à la fois studieuse, joyeuse, légère et douce, ponctuée par l’installation d’un composteur au jardin.
Une fois encore, les trois heures que je passe avec eux filent sans que nous nous en apercevions.
Je savoure chacune des minutes passées avec ma petite équipe, et cette relation très particulière, faite de sourire, d’échanges et de rires, qui s’est installée entre nous.
Je suis partie avec, dans mon cartable, quelques pages écrites par Clara qui a envie d’écrire un livre, en lui faisant la promesse de les lire d’ici mon retour.
Comme lorsque j’étais moi-même à l’école, je rentre toujours chez moi en ayant une pile de devoirs à terminer pour la semaine suivante.
Et je me réjouis déjà de les retrouver.
Dans la lourdeur et la tristesse qui pèsent sur le quotidien de tous en cette période dramatique de folie, de violence et d’incertitude, ces heures de connivence avec les enfants sont des parenthèses hors du temps…