Lorsque Yves, l’ami de mon Capitaine parti s’installer au Maroc depuis quelques années, revient en France pour quelques jours, tous deux ont un immense plaisir à se retrouver.
Et les retrouvailles donnent immanquablement lieu à un « gueuleton-maison » organisé par ma tendre moitié.
Cette fois, les agapes ont eu lieu mercredi soir.
Ces deux grands gaillards sont ce que j’appellerais pudiquement « de bonnes fourchettes », et ont des caractères très proches.
Les voir ensemble est un plaisir… d’autant que leur conversation réserve parfois des surprises.
Tandis qu’il parlait de je ne sais plus quel sujet, mon Capitaine, emporté par le feu de l’action, a utilisé un mot que je n’avais, de ma vie, jamais entendu: « cornecul ».
Le terme m’a amusée et a fait l’objet d’explications peu précises de leur part, suivies d’une recherche rapide sur mon téléphone pour en savoir plus.
Si Bruno utilise « cornecul », Yves, lui, emploie le terme « corne au cul ».
Lequel avait raison?
La définition de l’expression indique que c’est un nom qui renvoie à une situation comique, amusante ou abracadabrante. « Une affaire de cornecul »…
Et l’éthymologie nous a appris ceci: On trouve chez Rabelais (Pantagruel, chapitre XXXIV) « et rompit quatre dentz à Lucifer et une corne au cul« et (Oeuvres complètes, La Pléiade, 1965, p. 860) « ung autre Acthéon cornant, cornu, cornencul« . Jarry emploie le juron « Hourra ! Cornes au cul ! Vive le Père Ubu ! »
Chacun avait donc sa part de vérité… et moi, j’ai découvert une expression truculente qui m’était inconnue.
Comme quoi, corneguidouille, nous ne savons pas tout!