Alors que l’explosion du tourisme de masse met en danger les sites naturels, je me suis replongée dans une époque très différente de la nôtre où les voyages ne s’étaient pas encore démocratisés.
La reine Victoria (1819-1901) faisait partie des privilégiés qui en bénéficiaient.
Au printemps, elle aimait quitter le climat maussade de l’Angleterre pour goûter au soleil de la Côte d’Azur
Menton, Grasse, Hyères puis Nice font partie des villes qui ont reçu sa royale visite durant plusieurs semaines à chacun de ses séjours.
La reine voyageait en empruntant le pseudonyme de Lady Balmoral, en toute discrétion… ce qui ne l’empêchait pas d’être reconnue dès elle arrivait dans les hôtels de luxe où elle séjournait.
Rares étaient les ladys se déplaçant avec une suite composée de dames d’honneur, d’un général remplissant la fonction de trésorier et secrétaire privé nanti de plusieurs officiers, d’un valet de pied joueur de cornemuse, d’un chef de cuisine et d’une cohorte de marmitons, de femmes de chambres, de nombreux serviteurs indiens en costumes chamarrés, d’un cocher, d’un piqueur et d’une douzaine de valets d’écurie. «Il lui fallait son lit en acajou, son secrétaire en bois de rose, son miroir de Venise et mille autres objets personnels. Aussi avait-elle besoin de louer la totalité de l’hôtel» (Référence: « Dictionnaire amoureux des Reines », d’Evelyne Lever)
Pour ses promenades, la reine aimait utiliser une donkey chair, voiturette tirée par un âne.
Et pas n’importe quel âne.
Il s’agissait d’un âne gris appelé « Jaquot », qui n’appartenait qu’à la souveraine.
Elle ne voyageait pas sans lui et lui vouait un attachement sans faille.
Jaquot est devenu une véritable légende…