En temps normal, lorsque, dans une émission documentaire, une personne livre son témoignage, elle est filmée dans un environnement neutre, généralement installée à un bureau ou dans un canapé, entourée d’un décor sobre.
Cela permet de ne pas distraire les spectateurs qui vont se concentrer uniquement sur ses paroles.
Ce jour-là, mon Capitaine et moi suivions une émission passionnante.
Sauf que… l’une des personnes interrogées l’a été à côté d’une espèce de machine qu’il m’était impossible d’identifier.
C’était d’autant plus agaçant qu’elle est intervenue plusieurs fois au cours de l’émission et que je finissais par ne plus voir que cet objet bizarre.
J’ai fini par dire:
– Cette machine m’énerve. Tu sais ce que c’est?
– Non…
L’émission continue dans le calme jusqu’à ce que ré-intervienne la personne en question, toujours assise à côté du… bidule.
– Mais… flûte! Elle doit bien servir à quelque chose… tu ne vois vraiment pas?
Et mon Capitaine, d’une voix très sérieuse, a répondu du tac au tac:
– Si. C’est une machine à faire parler les singes.
Interloquée, je l’ai regardé.
Il n’avait quand même pas osé dire CA?!
Ma tendre moitié, qui a réalisé qu’elle venait de prendre un risque inconsidéré, a tenté de récupérer la situation en réprimant son petit sourire ravi:
– Je veux dire… la pièce du milieu ressemble à un singe. Donc on appelle ça une machine à faire parler les singes.
Comme je le regardais d’un air goguenard, il a continué à s’empêtrer:
– Note que c’est peut-être hydraulique… si tu regardes bien là…
– Ce que je vois, c’est que tu es en train de te payer copieusement ma tête?
– Mais pas du tout!
L’émission n’avait rien de drôle.
Mais la machine, elle, a été prétexte à un beau fou rire…