Toutes les personnes qui vivent avec deux chiens savent que leur comportement est souvent très proche de celui des enfants.
C’est le cas pour mes demoiselles bichons havanais.
Depuis que Pomme a eu son problème cardiaque, elle doit prendre un médicament deux fois par jour, qui la protège de nouvelles syncopes en régulant le rôle de pompe tenu par son cœur.
Deux fois par jour donc, j’écrase un cachet et je le mélange avec une petite cuillère de pâtée pour chien dont elle raffole.
Le hic, c’est que Kali l’aime aussi… et qu’elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi Pomme y avait droit et pas elle, me couvant d’un regard déchirant de tristesse et de reproches lorsque je procédais à ma préparation.
C’était intenable: je me sentais coupable sans l’être.
Très vite, j’ai décidé de préparer deux assiettes: celle de Pomme, contenant le précieux mélange, et celle de Kali, dans laquelle je dépose une toute petite cuillerée de pâtée.
Hors de question que cet apport supplémentaire les fasse grossir.
Évidemment, elle se jetait voracement sur son festin et l’avalait en moins de deux secondes.
J’ai donc commencé à également écraser sa portion et à en tapisser toutes les parois de la gamelle, ce qui lui donne l’impression d’en avoir beaucoup.
Tout le monde est content…
Sauf que… elles sont devenues addicts.
Chaque matin et chaque après-midi, à 8h00 et dès 16h00, elles viennent me bousculer jusqu’à ce que je me décide à leur donner leur délice.
En général, pour les avertir que j’arrive et qu’il n’est pas nécessaire de me solliciter comme elles le font, je prononce une phrase devenue rituelle:
– Bon, les filles… on va donner le petit médicament?
Ces simples mots déclenchent une ambiance de carnaval de Rio dans la maison, qui ne s’apaise qu’une fois qu’elles ont le nez dans leurs assiettes.
En les regardant manger, je me demande souvent à quoi correspondent les mots « petit médicament » pour elles…