Il fallait absolument que je termine la taille des rosiers avant le printemps…
Ce mardi 19 mars, j’avais mis cette activité au programme de ma matinée, déjà très chargée. C’était urgent.
Mes sécateurs, la brouette et moi sommes donc une fois de plus rentrés en piste, pour clore cet ultime toilettage avant la floraison.
Le fait d’avoir pris le temps de faire une dernière taille à la fin de l’automne m’a facilité la tâche: trois longues interventions ont suffi pour que je vienne à bout de ce travail si important pour la suite de la vie dans la roseraie.
Je referai un passage pour vérifier que personne n’a été oublié, et ce sera fini.
En revenant vers la véranda, je regardais autour de moi.
Que le monde traverse des événements dramatiques, que beaucoup d’humains deviennent fous et que la planète souffre de notre manque de respect n’empêche pas les saisons de suivre leur cours.
Il flotte dans le jardin un parfum intense de jacinthes.
Mon Capitaine replante toutes celles qu’il m’offre en hiver.
Non seulement elles refleurissent toutes en même temps les années suivantes, mais elles se multiplient.
En fin de journée, leur présence est enivrante.
Partout, les jonquilles et les narcisses sont ouvertes en gros bouquets, et les tulipes s’apprêtent à faire de même.
Les arbres de la partie verger bourgeonnent et seront bientôt en fleurs, comme les lilas…
Et le premier d’entre eux, un jeune pêcher né d’un simple noyau fleurit pour la première fois derrière le banc.
J’ai l’impression de contempler une estampe japonaise en regardant ses fleurs si délicates.
Le camélia semble ne pas avoir envie de s’éteindre: même s’il en perd beaucoup, il continue à nous enchanter de ses fleurs parfaites.
Cet endroit est un lieu de paix…