L’exposition de Chiharu Shiota au Grand Palais à Paris est un événement…
Née à Osaka en 1972, cette artiste japonaise propose un travail, reconnu dans le monde entier, subtil mélange de poésie et d’introspection.
Depuis plus de vingt ans, elle tisse des univers extraordinaires avec des fils tendus d’une seule couleur: rouge, noir ou blanc. Ces installations, souvent monumentales, créent des mondes suspendus entre ciel et terre, rêve et réalité.
Cette exposition parisienne, intituléeThe Soul Trembles (Les Frémissements de l’âme), s’inscrit dans une tournée internationale commencée en 2019 au Mori Art Museum de Tokyo.
L’artiste s’est inspirée de son propre vécu: en 2017 lui a été diagnostiqué un cancer pour la seconde fois.
Elle raconte avoir ressenti une dissociation entre son corps et son âme, une expérience bouleversante qui l’a amenée à explorer comment les humains, malgré leurs différences, sont liés par des chemins qui se croisent et se décroisent.
Parmi les trois grandes installations présentées, celle qui m’interpelle le plus est Uncertain Journey.
Dans cette œuvre spectaculaire aux fils rouges éclatants, des barques métalliques semblent flotter dans un réseau dense de fils.
Et c’est comme si son univers mental trouvait un écho dans le cosmos.
Une autre installation, In Silence, a un impact tout différent mais tout aussi puissant.
Une forêt de câbles noirs emprisonne un piano et des chaises brûlées, évoquant une maison ravagée par les flammes et l’oubli. Cette œuvre semble osciller entre le rêve et le cauchemar, et je suis frappée par la force émotionnelle et la poésie qu’elle dégage.
Le travail de Chiharu Shiota, bien au-delà de l’esthétique, touche à l’universel.
À travers ces fils tendus, elle explore les liens invisibles qui nous unissent, les douleurs, les espoirs, et cette quête permanente de sens qui nous anime…